Le directeur de cabinet adjoint du président du Sénat, Brigitte Angue Biyogo a déclaré, jeudi, à Libreville, au cours du séminaire à l’intention des sénateurs, que le bicamérisme est un parachèvement parlementaire des jeunes démocraties.
Dans son exposé, elle s’est appesantie sur le rôle, le fonctionnement du Sénat et le statut du sénateur.
Selon elle, « la première initiative de la création d’une seconde chambre du Parlement remonte en 1990, année où le Gabon renoua avec le multipartisme. Mais, le projet de loi soumis à l’examen des députés de la huitième législature fut rejeté. De nombreux arguments furent avancés pour justifier l’inopportunité de l’instauration du bicamérisme dans notre paysage institutionnel »
« Toutefois, en 1994, lors de la première session extraordinaire de l’Assemblée Nationale examinant le projet de loi portant révision de la Constitution du 26 mars 1991, le ministre de la Justice, Gardes des Sceaux, Serge Mba Bekale (aujourd’hui décédé, ndlr), expliquait au nom du gouvernement, l’opportunité de cette révision », a-t-elle poursuivi.
Elle a rappelé que des justificatifs apportés par l’ancien ministre, cette révision répondait, à la nécessité d’adapter la Constitution en vigueur à l’évolution de la vie politique nationale, de mobiliser d’avantage les énergies de la nation face aux défis du moment et à venir.
« L’Assemblée nationale adopta le 18 mars 1994 la révision de la Constitution, qui consacra la création d’une seconde chambre du parlement. Le Sénat a donc siégé pour la première fois, le 10 mars 1997 », a précise Mme Angué Biyogo.
Pour Mme Angue Biyogo, quatorze ans après son instauration, l’expérience bicamérale se poursuit, le Sénat se consolide à la satisfaction des collectivités locales et de la nation gabonaise toute entière, d’autant qu’elle participe de manière active à la mise en place par le gouvernement de la décentralisation, les sénateurs étant désormais au centre de ce vaste programme politique, économique, culturel et social.
Le Sénat assure la représentation des collectivités locales. Il compte 102 membres, élus pour 6 ans au suffrage universel indirect par les membres des conseils municipaux et des assemblées départementales Elle fera comprendre au sénateur que bien que disposant des élus au suffrage indirect, le Sénat assure au même titre que l’Assemblée nationale la représentation du peuple qui détient la souveraineté nationale.
En dépit d’être la chambre représentant les collectivités locales aux termes de l’article 35 alinéa 3 de la Constitution, Mme Angue Biyogo a dit que le Sénat est tout d’abord et par vocation le gardien sourcilleux de l’indépendance de ces collectivités au sein desquelles s’instaure progressivement une démocratie locale.
« En effet, en marge du vote de la loi et de la promulgation des textes d’application, le sénateur est aussi un intercesseur. Sa position dans la machine administrative parlementaire lui confère un rang et un pouvoir d’intervention à tous les niveaux », a conclu l’oratrice.