Si la branche dite légaliste de l’Union du peuple gabonais (UPG) montre encore quelques signes de faiblesse plus d’un mois après son dernier congrès, alors que la querelle opposant l’équipe de Mathieu Mboumba Nziengui à celle de Bruno Ben Moubamba a fini d’entamer la cohésion de ce parti, il reste que son président se pose de plus en plus en un potentiel challenger d’Ali Bongo en 2016. Un brin sûr de lui, et visiblement confiant quant au soutien des 250 délégués provinciaux l’ayant porté à la tête du parti, l’ancien candidat indépendant à la présidentielle de 2009, multiplie les sorties. Une attitude plutôt mal perçue par certains, qui fustigent déjà son choix de faire bande à part, et de ramer à contre-courant de l’idée d’une candidature unique de l’opposition.
S’il se considère comme un acteur politique à part entière, en plus d’être le chef de file d’un parti politique en reconstruction, Bruno Ben Moubamba ne voit aucun mal à militer pour son propre parti. D’autant que, prétend-on, il a reçu mission de présider aux destinées du Gabon. Egoïste ? Le président de l’UPG affirme que non. Récemment, il a tenu à dire sa volonté de faire chemin avec les autres partis et mouvements de l’opposition. «Nous confirmons l’ancrage de l’Union du peuple gabonais dans l’opposition d’une part, et d’autre part nous avons l’obligation politique de réaffirmer la disposition de l’UPG à engager tout partenariat œuvrant dans le sens de la démocratie au Gabon», a-t-il déclaré le 6 juin dernier au terme d’une réunion avec son bureau. Si le président de l’UPG soutient que cette nouvelle vision corporatiste de la politique lui a été insufflée par certaines motions au congrès de son parti, on peine à croire à ce revirement.
Pourtant, à l’en croire, il s’agit plus que jamais d’unir les forces du changement. «Nous lançons un appel à l’ensemble de l’opposition afin d’unir nos forces, pour en finir avec le règne de la nuit», a-t-il ajouté. Un appel qui convainc peu, et entretient encore le flou sur ses véritables adversaires. D’autant que, déclaré candidat à demi-mot bien avant son investiture à la tête de l’UPG, il semble peu enclin à céder sa place au profit d’un autre. Mais tout reste possible, estiment certains, qui disent croire en son «sens de l’Etat et de la patrie».
