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Gouvernement : Pourquoi Ona Ondo va rester à la Primature…

Daniel Ona Ondo à son cabinet de travail. © Michel Ogandaga
Daniel Ona Ondo à son cabinet de travail. © Michel Ogandaga
Depuis un bon moment, on annonce un remaniement de l’équipe gouvernementale. Ce serait le sixième gouvernement qui interviendrait 8 mois après-celui d’octobre 2014 (le tout dernier) et le troisième en 18 mois ! Nommé en janvier 2014, Daniel Ona Ondo devrait, selon des sources concordantes du palais du bord de mer, demeurer à son poste en raison uniquement de «sa fidélité et de sa loyauté».

Ils disent de lui «qu’il n’est pas comme les autres, il n’aime pas les histoires», affirme un conseiller politique du président de la République. «Il forme un bon tandem avec le président», souligne un autre collaborateur du locataire du palais du bord de mer. Daniel Ona Ondo attend sereinement d’être reconduit lors du prochain remaniement. En fait, l’opinion attendait, depuis la fin des élections sénatoriales, un réaménagement technique du gouvernement devant être essentiellement marqué par la reconduction de Marcellin Agaya et de Marie-Julie Biloghé à leurs postes, respectivement, de ministre délégué au Budget et de ministre délégué à l’Economie. Cela aurait permis notamment d’éviter la «gifle» institutionnelle qu’a infligée le Sénat à la ministre déléguée à l’Economie qui, au nom du ministre titulaire de l’Economie, Régis Immongault, devait venir présenter les principales lignes de la loi des Finances rectificative. Ce jour-là en effet, les membres de la Commission des Finances lui ont affirmé que, pour eux, tant qu’elle n’est pas confirmée au gouvernement, elle fait partie des leurs.

Marie-Julie Biloghé a en effet élue sénateur du département du Haut-Ntem (Minvoul) le 14 décembre 2014. Par «élégance» constitutionnelle, le président de la République et le Premier ministre devaient annoncer sa reconduction (ou non) au sein de l’équipe gouvernementale et permettre ainsi au suppléant de celle-ci de pouvoir siéger en lieu et place du «nouveau» ministre. Ce qui n’a été fait, ni après les élections sénatoriales, ni même après l’ouverture, le 2 mars, de la première session de la nouvelle législature du Sénat. Comme un peu d’amateurisme…

Conséquence : jusqu’à ce jour, ni le suppléant de l’élue du Haut-Ntem, ni celui du sénateur élu d’Omboué, ne siègent dans cette haute institution de la République. Au lieu donc de cette simple confirmation au sein du gouvernement, se profilerait, selon des sources concordantes, l’imminence d’un remaniement de plus vaste ampleur. Les mêmes sources affirment toutefois que le Pr. Daniel Ona Ondo sera reconduit «dans toutes les hypothèses», contrairement à certaines informations qui circulent dans la pétulante et cosmopolite métropole librevilloise !

Daniel Ona Ondo, «un Premier ministre fidèle et loyal»

A quatorze mois de la prochaine élection présidentielle, «on ne peut pas limoger un Premier ministre nommé il y a tout juste un an et cinq mois !», indique un conseiller du palais du bord de mer avant d’ajouter : «Depuis cinq cents jours qu’Ona Ondo est à la Primature, il n’a rien fait qui ait pu impacter les conditions de vie des populations, ni rien qui puisse rester dans la mémoire collective des Gabonais, en dehors peut-être de la mise en place prochaine du nouveau système de rémunérations, même la PIP qui a été instaurée sous son magistère est payée de manière hasardeuse, mais il est fidèle et loyal au chef de l’Etat, et cela compte pour le président d’avoir un tel homme à ses côtés». «La perle rare» n’est comparable ni au «prétentieux» Biyoghé Mba, ni au «falot» Ndong Sima, pour reprendre les qualificatifs que leur a affublé Ali Bongo.

Et il semble que ce soit effectivement ces critères qui vont présider à sa reconduction. Un membre du cabinet du Premier ministre estime que «le Premier ministre n’est pas un homme à problèmes ; il ne s’attaque à aucun membre du cabinet du président ; en fait, il fait de l’anti-Ndong Sima jusqu’à la caricature, et si cela donne de lui l’image d’un chef de gouvernement faible dans l’opinion, à la présidence de la République, il reçoit des satisfécits». Un chargé de mission de la Primature reconnaît toutefois que «c’est sur la conduite des affaires politiques oyémoises qu’il peut être fait reproche à Ona Ondo», mais pas sur la conduite des dossiers gouvernementaux.

Ona Ondo s’amuse de l’activisme de Paul Biyoghé Mba qui veut «récupérer son bien»

Pourtant, le Premier ministre ne donne pas le sentiment d’avoir tracé une feuille de route claire et ambitieuse depuis sa nomination. Au sein de son équipe, il n’a pas non plus su «faire concilier l’exigence des résultats avec le souci de l’intérêt général». Jusqu’ici, ce professeur d’économie n’a pas incarné la relance économique ; il n’a pas encore pu moderniser l’administration – d’ailleurs, aujourd’hui, le service public ne répond plus aux attentes des usagers, mais «il est fidèle et loyal, et cela compte»… Il bénéficie aussi du fait que nommer un quatrième Premier ministre en un seul septennat serait un peu trop et suicidaire pour le chef de l’Etat.

Ses collaborateurs disent qu’il s’amuse de l’activisme que déploie, depuis quelque temps, Paul Biyoghé Mba, qui veut, selon certains journaux, «récupérer son bien» (la Primature) et affirmerait que si celui-ci était encore Premier ministre et voyait un tel activisme d’un supposé rival, il aurait, depuis longtemps, sorti «l’artillerie lourde».

A 71 ans le 10 juillet prochain, Daniel Ona Ondo, 3è chef du gouvernement d’Ali Bongo et «homme sans histoire», qui vient de passer le cap des 500 jours à l’immeuble du 2-Décembre, est sûr de conserver le poste de Premier ministre jusqu’à la fin du mandat présidentiel «en raison de sa fidélité et de sa loyauté». Rien que ça.

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