Les médecins des secteurs public et privé, regroupés au sein de la Fédération des syndicats de leur corporation, ont manifesté par une marche pacifique, jeudi dernier à Libreville, leur mécontentement face à l’incarcération « arbitraire » de leur confère, le Dr Max Fylla, a-t-on appris vendredi d’une source syndicale.
La marche qui a rassemblé plusieurs blouses blanches et vertes, est la mise en application d’une décision prise à l’unanimité au cours d’une récente assemblée générale, celle d’entrer en grève pour se faire entendre sur un certain nombre de points, dont celui de l’incarcération du Dr Max Fylla.
Incarcéré depuis deux mois, le Dr Max Fylla aurait été emprisonné arbitrairement. Aux dires des manifestants, il aurait tenté de sauver une femme enceinte de jumeaux, dont l’accès a été refusé dans bon nombres d’hôpitaux de Libreville, avant d’être admise dans la structure du Dr Max Fylla, avec le pied d’un des jumeaux à la vulve.
« Les médecins ne sont pas des assassins », a tempêté le Dr Stéphane Iloko, membre du bureau du syndicat des médecins du Gabon, estimant que cette incarcération du Dr Max Fylla pourrait compromettre la prise en charge de certains malades.
La marche de protestation a été menée sur de longs kilomètres, du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) au Tribunal de première instance de Libreville, en passant par le ministère des Affaires Etrangères où les marcheurs ont été dispersés par la police, estimant que c’est un trouble à l’ordre public.
Outre la libération de leur collègue incarcéré, les médecins ont énuméré un certain nombre de revendications, notamment la question d’un cadre législatif et règlementaire qui protègerait le médecin dans l’exercice de sa fonction ; la résolution des situations administratives de plusieurs jeunes médecins qui, depuis 6 ans pour certains et 7 ans pour d’autres, attendent toujours un poste budgétaire.