Chers compatriotes,
Je suis rentré sain et sauf aux Etats-Unis après avoir été soutenir le Mouvement des Femmes en France lors de la deuxième manifestation de Nantes le vendredi 19 juin 2015 (voir vidéos ci-jointe).
J’estime que mon voyage en France a été fructueux. J’y ai rencontré des hommes et des femmes, mais aussi des jeunes, déterminés et prêts à en découdre; des Gabonais qui ne veulent pas se laisser distraire par les questions de candidature unique quand on sait que, en réalité, le vrai combat des Gabonais aujourd’hui, ce n’est pas de participer à une élection perdue d’avance avec un candidat unique qui ne manquera pas d’aller au casse-pipe, mais bel et bien d’empêcher que ne se tienne au Gabon, en 2016, une élection où on aurait encore Ali Bongo Ondimba comme président et le système Bongo-PDG comme seul arbitre du processus électoral; des Gabonais qui comprennent que, en définitive, un vote pour le candidat unique de l’opposition dans une élection entièrement contrôlée par Ali Bongo et son système est un vote pour Ali Bongo.
Des Gabonais et Gabonaises, jeunes, vieux, qui n’ont qu’un seul mot à la bouche: DESTITUTION, et ce avant toute nouvelle élection au Gabon car ils savent que le Gabon, plus que jamais, n’a pas besoin d’un leader politique, mais bel et bien d’un chef de guerre, pour en finir, pour en découdre, en vue de la libération immédiate de notre pays.
J’en profite donc ici pour saluer, non seulement le courage, mais aussi l’engagement et la détermination de ces braves femmes, ces mères, ces tantes, ces grands-mères, ces soeurs, devenues, par le ras-le-bol qu’elles éprouvent, la tête de proue de la révolution populaire au Gabon. Colette Rébouka, courageuse présidente du Mouvement des Femmes, et Marie Avorbang, intrépide Secrétaire Générale du Mouvement des Femmes, méritent le respect et le soutien des Gabonais. Là où d’aucuns, jadis, avaient échoué, elles ont réussi, elles, à rassembler la diaspora gabonaise autour des objectifs et enjeux qui importent et laissé de côté les égos et ambitions personnelles qui divisent. Grâce à elles, grâce à l’inspiration qu’elles ont eu de relancer devant monde et nation ce dossier d’acte de naissance aujourd’hui de nouveau au centre de la question de la légitimité d’Ali Bongo Ondimba, on peut définitivement affirmer, sans risque de se tromper, qu’elles ont relancé le VRAI débat sur la libération immédiate du Gabon.
Je remercie aussi tous les jeunes avec lesquels j’ai échangé. Je me sens conforté de savoir qu’il y a déjà une relève éveillée qui comprend les vrais enjeux, les vrais débats, et qui veut se concentrer dessus.
Soyons donc clairs: Nantes n’est que le début d’une stratégie insurrectionnelle ayant pour objectif final non seulement la destitution immédiate et irrévocable d’Ali Bongo Ondimba, mais également la rupture totale d’avec le système Bongo-PDG.
Il est donc essentiel que la démarche de Nantes ne soit jamais perdue de vue.
La Manifestation de Nantes n’avait pas pour objectif de prouver qu’Ali Bongo n’était pas Gabonais. La Manifestation de Nantes avait pour objectif de faire écho, en France, donc de s’inspirer, de la démarche juridique initiée en 2009 au Gabon par Luc Bengono Nsi, démarche qui se focalisait sur un argument juridique établissant qu’en 2009, Ali Bongo Ondimba avait bel et bien fait usage de faux pour se hisser, frauduleusement, à la magistrature suprême du Gabon, ce qui, au regard de la loi, est un crime de haute trahison qui demande sa destitution immédiate.
A Nantes, donc, nous avons obtenu, directement et indirectement, la PREUVE que nous attendions (J’y reviendrai). Mais pour mieux comprendre la démarche de Nantes, que nous voulons MATHÉMATHIQUE et INEXORABLE, faisons-nous, le temps d’une petite hypothèse, l’avocat du diable:
IMAGINONS, je dis bien, IMAGINONS un seul instant que Joséphine Kama alias Patience Dabany, MIRACULEUSEMENT, se soumette à un test d’ADN indépendamment et crédiblement vérifié qui confirmerait qu’elle est la mère biologique d’Ali Bongo Ondimba. Dans ce cas, on verrait bien que nous ne pourrions plus, valablement, attaquer la gabonité d’Ali Bongo Ondimba sur la base de l’article 10 de la Constitution puisque cette gabonité, dès lors, ne souffrirait plus d’aucun doute. Nous perdrions ainsi l’argument biologique qui demeure, en fin de compte, et pour le moment, l’argument le plus faible. Pourquoi? Tout simplement parce que l’argument biologique comporte trop d’incertitudes et ne peut, à lui tout seul, garantir la finalité que nous poursuivons puisqu’il dépend de trop de facteurs qui sont, entièrement ou partiellement, sous le contrôle des Bongo Ondimba. Par exemple: la piste biologique demanderait qu’Ali Bongo et sa mère se soumettent volontairement à un test ADN indépendamment vérifié. Or, nous savons pertinemment qu’ils ne s’y soumettront jamais.
PAR CONTRE:
Ce qui reste incontournable et, en fin de compte, IMPARABLE, est l’argument juridique autour de l’usage de faux. Cet argument est entièrement sous le contrôle des Gabonais. Et il peut être établi indépendamment du bon vouloir des Bongo Ondimba.
En d’autres termes, il importait peu, pour nous, que Nantes eût fourni un document qui fût vrai ou pas. Ce qui importait était, en fait, que, quel que fût le document que Nantes allait fournir, ce document, forcément, aidât à établir, de manière indubitable, l’usage de faux dont nous incriminons le dictateur gabonais.
Et pour bien recadrer ce débat, rappelez-vous toujours de ce fait incontournable: Le Service Central d’Etat Civil de Nantes n’a pas produit l’acte de naissance d’Ali Bongo Ondimba. Il n’a pas non plus PROUVÉ qu’il existe un acte de naissance d’Ali Bongo Ondimba dans les archives du Service Central d’Etat Civil de Nantes. Ce que Nantes a fourni n’est même pas ce qu’on appellerait concrètement un extrait d’acte de naissance en bonne et due forme. Nantes a fourni une simple déclaration administrative qui ne contenait qu’une ligne d’information disant qu’Ali Bongo serait né le 9 février 1959 à Brazzaville. Dès lors que Nantes n’aura pas fourni une COPIE en bonne et due forme de l’acte de naissance ou d’une souche d’acte de naissance du type qui était usité en Afrique Equatoriale Française (AEF) en 1959, c’est-à-dire la souche qui aurait inspiré la ligne d’extrait fournie aux manifestants le 19 juin, il n’y a rien qui indiquât, a priori, que Nantes dispose de l’original.
Et quand bien même Nantes fournirait éventuellement cette souche, elle ne peut que CONFIRMER l’usage de faux. Il n’y a donc aucun moyen par lequel Ali Bongo Ondimba s’en sortirait sans parjure. Si Nantes, finalement, sortait LE VRAI, ce vrai confirmerait et contredirait non seulement le faux de 2009, mais aussi celui publié dans le journal Le Monde en novembre 2014. Et si Ali Bongo fournissait de nouveau le faux de 2009 ou un tout autre sorti de la caverne d’Ali Baba, il contredirait le VRAI de Nantes. Dans les deux cas de figure, comme je l’ai déjà dit, IL EST CUIT.
Gardons donc le cap sur l’essentiel car, disons-le-nous bien, la Manifestation de Nantes a, en sus, accompli autre chose que l’on ne voit peut-être pas tout de suite: ELLE A BLOQUÉ et CLOISONNÉ Ali Bongo Ondimba. Autrement dit, Ali Bongo Ondimba, pour prouver qu’il est bel et bien né à Brazzaville le 9 février 1959, ne PEUT PLUS présenter autre chose qu’un document sorti de Nantes. En d’autres termes, il ne peut plus aller se faire fabriquer autre chose ailleurs parce que, justement, la manifestation de Nantes a bloqué cette possibilité. Il ne peut plus se débattre qu’entre l’acte de naissance versé au dossier en 2009 (le faux), l’acte de naissance sorti dans le journal Le Monde en novembre 2014 (le second faux) et la copie que lui délivrerait Nantes (si elle existe). Il est donc obligé, maintenant, d’aller lui-même chercher son acte de naissance (si elle existe). Et dès qu’il le ferait, il PROUVERAIT lui-même, automatiquement, que ceux du journal Le Monde et de 2009 sont des faux. Résultat: Ali Bongo doit toujours partir.
Mais qu’une telle VRAIE copie existe ou pas n’est plus réellement important pour nous autres qui croyons en l’imparabilité de l’argument juridique. Nous savons simplement que la présentation par Ali Bongo d’un vrai ne peut que confirmer le faux et, dès lors qu’il est établi qu’il y a eu usage de faux, la présentation d’un vrai ne peut plus effacer le crime primordial. Dans tous les cas de figure, donc, nous sommes en situation de parjure et, par conséquent, de haut crime contre la République.
La seule conclusion possible est donc et reste toujours que:
1) Ali Bongo doit être destitué car nous savons que si la Cour constitutionnelle du Gabon avait fait son travail comme il faut, elle aurait constaté les anomalies et incohérences contenues dans l’acte de naissance présenté par Ali Bongo en 2009, et dès lors qu’elle aurait remarqué ces incohérences, elle aurait, comme le demandait Luc Bengono Nsi, disqualifié Ali Bongo Ondimba de la course à la présidence de la République.
2) Et dès lors que nous SAVONS sans l’ombre d’un doute qu’Ali Bongo a fait usage de faux, et que lui-même l’a reconnu dans médias, il s’ensuit, naturellement et automatiquement, que l’élection de 2016 ne peut se passer avec Ali Bongo toujours au pouvoir.
Et la seule personne qui puisse réparer l’erreur de la Cour constitutionnelle au Gabon, c’est bel et bien le PEUPLE GABONAIS lui-même. D’où l’idée de l’Assemblée constituante (donc populaire, insurrectionnelle et destituante) proposée par les Gabonais politiquement engagés en Amérique du Nord dans leurs résolutions du 21 février 2015.
Il convient donc de ne plus aller dans tous les sens. Il convient aussi de ne pas paniquer. Bien au contraire, le combat reste plus que jamais entier et GAGNABLE, si l’on garde tous le cap sur l’essentiel de notre argument juridique.
BREF: Tous les chemins de Nantes continuent de mener, INELUCTABLEMENT, IRRÉMÉDIABLEMENT, MATHÉMATIQUEMENT, INCONTOURNABLEMENT, à la destitution d’Ali Bongo Ondimba par le peuple gabonais.
Ali Bongo Ondimba est cuit. Sa survie ne dépend plus que de nous. Si nous faisons les choses comme il faut, il partira très vite du pouvoir. Par contre, si nous nous répandons encore, comme nous savons parfois si bien le faire, en fantasmes en tous genre, y compris le fantasme d’une candidature unique sans garantie de victoire par les urnes, alors Ali Bongo sera encore là en 2023, puis en 2030, puis en 2037, avant d’être remplacé par un autre Bongo Ondimba.
Ceux qui croient en la destitution comme la seule voie qui reste aux Gabonais pour réparer, une bonne fois pour toute, la meurtrissure quadragénaire de notre pays, ne doivent plus se laisser distraire.
Le rouleau compresseur de la destitution est donc en marche. Il doit être INEXORABLE; il sera INEXORABLE. Il va être INEXORABLE.
Tout ce que nous vous demandons, c’est de ne plus rester sur la touche. Agissez là où vous pouvez. Si vous voulez contribuer au financement du voyage au Gabon des compatriotes de la diaspora qui iront au Gabon avec nous car les besoins sont assez conséquents (achats de billet, logistique, coca des jeunes qui soutiendront le combat sous le soleil, etc.), vous pouvez faire votre part en cotisant ici: https://www.bdpmodwoam.org/voyage-au-gabon.
Car après Nantes…. cap sur le Gabon… pour l’Assemblée Constituante (Comprenez Assemblée destituante).
D’un BUNKER de GUERRE, quelque part à Montclair, Etats-Unis d’Amérique
Votre très dévoué,
Dr. Daniel Mengara
Président, mouvement Bongo Doit Partir-Modwoam
Porte Parole, Diaspora Engagée d’Amérique du Nord
Soutien indéfectible du Mouvement des Femmes