La tournée nationale d’installation du Mouvement des Jeunes Upégistes (MJU) entamée à Lambaréné le 18 août dernier est loin d’être un long fleuve tranquille. Dans la province de l’Ogooué-Lolo, à Koulamoutou, Anges Kevin Nzigou, le président de ce mouvement a été interpellé et gardé à vue pendant plusieurs heures pour motif, selon les autorités locales, de réunion publique non autorisée. « Je reste convaincu qu’il est plus que temps que nous nous battions pour la restauration de l’Etat de droit dans notre pays », a-t-il déclaré au sortir de cette expérience.
Difficile étape qu’a été celle de l’Ogooué-Lolo le week-end écoulé, précisément dans la ville de Koulamoutou pour les jeunes upégistes. En effet, la 5e étape et, la 10e ville visitée par le MJU dans le cadre de cette tournée nationale a été marquée par l’arrestation de son président. Et pourtant, selon ses explications, « comme dans toutes nos étapes, nous avons, conformément à la loi sur les réunions publiques, écrit au maire de Koulamoutou pour déclarer notre rencontre sur la place de l’indépendance. Nous avons donc installé notre matériel comme prévu puisqu’aucune interdiction ne nous a été notifiée. C’est ainsi que la police est venue manu milatari faire arrêter la sono et m’interpeller, j’ai été gardé à peu près 3h, selon mes amis qui ont fait du bruit pour que je sorte ».
Par la suite, il a dû s’expliquer au cours d’un interrogatoire animé par les autorités militaires et policières, preuves à l’appui que « nous avons respecté la loi et la procédure. Face à ma démonstration ils ont non plus évoqué la violation de la loi mais plutôt des ordres de la haut ». Au sortir de cette étape, Anges Kevin Nzigou reste convaincu « qu’il est plus que temps que nous nous battions pour la restauration de l’Etat de droit dans notre pays où les lois de la République seront les seules à être appliquées et où les autorités militaires seront au service de la loi et non d’un camp ». Le Mouvement des Jeunes Upégistes mis en place en mars 2015 par le président de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) loyaliste conduite par Jean de Dieu Moukagni Iwangou, actuel président du Front de l’Opposition Pour l’Alternance, est la section consacrée à la jeunesse du parti.
Pour rappel, des actes d’intimidation avaient déjà été observés lors de l’étape de lancement de cette caravane politique, le 20 août dans la commune de Bitam, dans l’étape du Woleu Ntem où le maire avait demandé de payer l’occupation de la place de l’indépendance. Le 31 août, Fred Zehou Moussock, le porte-parole du MJU a commis un communiqué de presse afin de signaler à la communauté nationale et internationale des actes d’intimidation persistant dont les membres du MJU font l’objet. Ce communiqué révèle d’ailleurs qu’ « une liste contenant des photos et des profils de chacun de ses membres serait entre les mains de l’armée aux fins d’empêcher la poursuite de ladite tournée et d’attenter à l’intégrité physique de ces derniers ». Après la province de l’Ogooué-Lolo, le MJU se rendra dans les provinces de la Ngounié et de la Nyanga.
Dorian Ondo