L’ancien Premier ministre a lancé officiellement sa candidature dans sa province de l’Estuaire. Persuadé qu’il sera le candidat, in fine, de l’Union nationale…

A Ping, Myboto, Adiahénot et consorts, Oyé Mba avait dit l’année dernière et les yeux dans les yeux lors d’une réunion au siège de l’Union nationale : “Retenez qu’il y aura un candidat Fang en 2016. Je vous l’assure, avec ou sans Mba Obame, il y aura un candidat Fang”. Nous y sommes puisque de Kango à Ntoum, le non partant de 2009 l’a répété à ceux qui sont allés l’écouter, il sera candidat à la présidentielle de 2016. Un point c’est tout!

Et les éructations de Vincent Essono Mengue en faveur de Ping? Oyé Mba vous jure que cela n’engage que le maire d’Oyem. Les abaissements, front contre sol, de René Ndemezo’Obiang devant le même Ping? Oyé Mba est catégorique et assène en reprenant sa légendaire formule des “gestes de bas étage” (sic), qui n’honorent ni la dignité de leurs auteurs ni celle de leur communauté, ne sauront entamer sa détermination.

Il faut dire qu’à l’écouter, elle est vraiment inébranlable cette détermination. Tant et si bien qu’au détour d’une question concernant le positionnement des deux dignitaires Fang précités, la réponse est plutôt tranchante. C’est qu’Oyé Mba, rappelle-t-il, est co-fondateur de l’Union nationale. Traduisez : il n’est pas un simple militant comme Essono Mengue ou un SPF (sans parti fixe) comme Ndemzo’Obiang.

En petit comité et certainement bientôt en public, Oyé Mba le dit : il n’y aura jamais une candidature unique de l’opposition. Pour la simple raison, croit-il, que l’Union nationale, en sa qualité de première formation de l’opposition et locomotive de la contestation depuis 2009 ne saurait se transformer en simple spectatrice d’une compétition électorale aussi importante. Encore moins en simple “pourvoyeuse de voies à des néo-opposants” qui ont brillé, durant les périodes chaudes, par “leur silence complice” (cas de Ping) ou par leur collaboration avec l’ennemi. Les Vichystes se reconnaîtront…

En tout cas, Oyé Mba est persuadé d’une chose : “L’Union nationale aura son candidat”. Et ce candidat sera un Fang. Mais en ce qui le concerne personnellement, il ne sera pas question de s’imposer. Il y aura des primaires.

Et à ce petit jeu, il a déjà la majorité avec lui. C’est ce qu’il affirme. Il ajoute même qu’à l’Estuaire il sera le seul candidat de sa communauté et compte ratisser large dans le Moyen-Ogooué et l’Ogooué-Ivindo où la communauté ne jure que par lui. A apprendre déjà par coeur : notre Casimir qui est aux Cieux, que ta candidature soit sanctifiée…

A l’évidence, Oyé Mba sent qu’il a un bon coup à jouer maintenant que le maire d’Oyem et René viennent de tacler sèchement Jean-Christophe Owono Nguema dans le dos. C’est que le jeune sénateur d’Oyem a désormais les mains liées puisqu’il ne peut pas s’affranchir de la tutelle de ses oncles maternels Nkodjeng.

Pour exprimer sa chaleur pour une candidature Fang à la présidentielle, il ne restera plus au pauvre qu’à s’allier au candidat investi par le parti. Et comme ce sera vraisemblablement Oyé Mba, dont la tribu Bekwè est quasi majoritairement implantée des deux côtés de la commune, dans les cantons Elelem et Woleu, son soutien ne tombera que sous le sens, pour ne pas dire sous la raison.

De Medouneu à Mitzic en passant par Minvoul, Oyé Mba, à travers sa tribu étant chez les siens, il ne lui restera plus que l’équation Bitam. Une ville où il ne compte que deux soutiens véritables : François Odou Edou et sa belle-soeur d’épouse de Henri M.N. Cela alors que dans le département, c’est le vide total.

Mais cela est largement suffisant pour priver le “néo-opposant” Ping des voies que lui ont promis Essono Mengue et Ndemezo’Obiang. Et ainsi ravir, à la fin du scrutin, le prestigieux poste d’opposant numéro UN. Un objectif parfaitement et largement réalisable.

Reste plus qu’à espérer que ce brave turfiste de la politique ne nous refera pas le coup de 2009 en se retirant à la dernière minute…