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Maître Ndaot accusé de spoliation de parcelles

Séraphin Ndaot Rembogo, porté à la présidence de la Commission de concertation sur le Pacte social.
Séraphin Ndaot Rembogo, porté à la présidence de la Commission de concertation sur le Pacte social.
Plus rien ne va entre l’actuel président de Conseil national de la démocratie et sa famille paternelle qui l’accuse de s’être approprié, par une ruse étrange, un domaine familial dont il n’est nullement l’héritier légal.

L’affaire alimente depuis quelques jours les conversations dans la capitale économique. La «Cité Ndaot», situé à Ntchengue, au sud de Port-Gentil a été construite sur un domaine familial dont Ndaot n’est pas le propriétaire. De source proche de la famille, le domaine qui porte le nom d’Olando M’peye avait été légué à dame Raoumbé Jeanne née Nombie par sa mère et sa tante qui ont entretenu ce campement de pêche après le décès de leur frère Ogandaga Y’Akote. Dame Raoumbe, héritière légal de ce domaine, l’a donc pendant des années entretenu avec ses enfants avant d’initier une demande de bornage auprès du cadastre à la fin des années 1980. Un premier bornage d’une superficie de 1600 m² est obtenu en 1988 puis un second couvrant la superficie actuelle soit 30 hectares, un an plus tard. L’héritière légale dépose par la même occasion une liste exhaustive des enfants et petits enfants devant jouir de ce bien. Ainsi, au même titre que les autres, Séraphin Ndaot reçoit une parcelle d’une superficie de 13 000 m². «C’est quand il arrive à Port-Gentil comme maire qu’on lui montre les limites exactes de ce domaine qu’il ne connaissait pas très bien», raconte l’un des enfants de l’héritière légale.

C’est à ce moment-là que Ndaot décide d’y implanter une cité. Aussi pour avoir plus d’espace propose-t-il un deal aux autres enfants, particulièrement les héritiers directs de dame Jeanne Raoumbe. «Nous avons signé une convention qui stipulait qu’il prenait nos terrains et s’engageait à construire à chacun de nous une maison d’une valeur de 50 millions sur une superficie de 1600 m²», explique l’un des enfants avant d’ajouter «cette clause n’a pas été respectée vu que certains ne sont pas encore entrés en possession des clés de leur maison.»

Outre le non respect de la convention signée avec ses cousins, Séraphin Ndaot a posé d’autres actes qui, à en croire une source proche de la famille, a provoqué l’ire de sa tante. «Il ne s’est pas contenté des terrains que lui ont cédé ses cousins, indique un membre de la famille. Il a étendu sa cité dont il vend des maisons, à la quasi-totalité du terrain. Par ailleurs, on a découvert qu’il vend des terrains par le biais de sa société civile immobilière (SCI) à 20 000 francs le m². A ce jour, il s’est emparé de plus de 25 hectares, spoliant ainsi sa tante et partant toute la famille».

Surprise par la boulimie de son neveu au préjudice des autres membres de la famille, Jeanne Raoumbe a convoqué à plusieurs reprises ce dernier afin d’obtenir des explications. Mais celui-ci a brillé par son absence aux réunions de famille initiées à cet effet. Jusqu’au jour où, excédée, elle décide de porter l’affaire devant les notables de la communauté Orungu. Là encore, à en croire des témoignages, Ndaot ne répond pas favorablement à l’appel des notables qui s’interrogent sur cette irrévérence notoire d’un enfant qui au-delà de sa fortune doit honorer ses parents au même titre que tous les autres. Le 30 août dernier, alors que la réunion avec les notables a été renvoyée sur sa demande, l’homme est une fois de plus absent. «Il a fait venir de Libreville une vingtaine de petits fils de Jeanne Raoumbe qu’il a monté contre cette dernière. Ils se sont présentés à la réunion annonçant qu’ils venaient déposer une plainte contre leur grand-mère et les notables à propos d’un domaine sur lequel ils ignorent tout. Ils ont été incapables de déclamer leur arbre généalogique», a rapporté un témoin avant d’ajouter «après le discours de leur grand-mère sur la genèse du domaine de Nchengue et l’histoire de la famille, beaucoup ont avoué avoir été trompés par Ndaot».

A la suite de cette réunion, les notables effectuent alors une visite du site querellé et sont, selon des témoignages concordants, estomaqués de constater en effet que Ndaot a fait main basse sur le domaine appartenant à toute la famille.

D’autres démarches sont à ce jour initiées par l’héritière légale et ses enfants, surpris de constater que le dossier qu’ils avaient introduit au cadastre a disparu. Et qu’à la place se trouve plutôt un autre introduit par maître Ndaot qui sollicite en ce moment un titre foncier sur tout le domaine. «Au cadastre on nous a recommandé de saisir le procureur de la République. Nous avons par ailleurs écrit à l’ANUTTC et à la Conservation foncière pour nous opposer à l’attribution du titre foncier à Ndaot», a indiqué un des enfants.

Voyant la tournure peu honorable que prend l’affaire, le président du CND a, par le canal des notables, fait une offre à ses cousins. Il se proposerait de dédommager chacun d’eux à hauteur de 10 millions de francs. Une proposition considérée par les concernés comme une arnaque. «Il vous spolie de vos 13 000 m² les revend en raison de 20 000 francs le m², ce qui revient à 260 millions et propose un dédommagement de 10 millions. Qui peut être aussi stupide pour accepter ce genre de marché ?» s’est interrogé un membre de la famille, visiblement outré.

Ce dossier foncier dans lequel est compromis le président du CND réserve assurément de belles surprises dans les tout prochains jours, ce dernier ayant, par son manque d’humilité, poussé les membres de la famille à laver ce linge sale hors de ce cadre restreint.

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