Lancée le 18 août dernier à Lambaréné, la tournée nationale du Mouvement des jeunes UPGistes (MJU) ne s’est pas totalement passée comme prévu, certaines autorités ayant empêché la tenue de leurs rencontres à Koula-Moutou et Port-Gentil.
Dans l’hinterland, la tournée initiée le 18 août dernier par le Mouvement des jeunes upégistes (MJU) ne s’est pas déroulée sans accrocs ni tension. De retour de cette tournée, le président du MJU a fait le récit des péripéties et rapporté les craintes et préoccupations des populations rencontrées, avant de réaffirmer l’engagement de son mouvement à mener l’initiative jusqu’au bout, alors que les étapes de Koula-Moutou et Port-Gentil n’ont pu être satisfaites, en raison du refus des autorités locales. «Si nous avons pu véhiculer notre message dans presque toutes les villes parcourues, il reste que nous n’avons pas pu clôturer notre tournée en raison de l’ignorance, du mépris de la loi et du zèle de certains fonctionnaires. C’était notamment le cas à Koula-Moutou et à Port-Gentil, où les forces de l’ordre censées faire appliquer la loi, ont été érigées en milices appliquant la volonté privée de certains et nous ont empêché de nous exprimer», a-t-il laissé entendre.
A en croire les jeunes UPGistes, dans la première ville, des «instructions de la haut» ont eu pour conséquence d’interrompre le meeting qui était pourtant bien engagé. Dans la seconde, retenue pour clore la tournée le 7 septembre dernier, la même Police nationale s’est invitée à la place Rendjambé pour empêcher la tenue du meeting pourtant notifié au préalable à l’édile de la commune. Pour le MJU, qui ne souhaite pas se laisser démonter, il s’agit désormais de passer à l’offensive : «Nous avons demandé à nos avocats d’engager des actions judiciaires et administratives contre les communes de Koula-Moutou et Port-Gentil, pour obtenir réparation. Et une action pénale contre des agents du commissariat central de Koula-Moutou sera également engagée», ont promis les jeunes UPGistes, avant de annoncer dans la foulée : «Nous avons décidé d’entamer les démarches auprès du ministère de l’Intérieur, pour qu’il apporte la lumière sur le régime des réunions et manifestations publiques en République gabonaise. Car, la République, ce ne sont pas des basses manœuvres que l’on cherche à dissimuler. Dans la République en combat, on s’affronte à la loyale. On ne cherche pas à gagner par l’instrumentalisation de l’administration ce que l’on a perdu devant le peuple, à savoir la confiance.»
Si le président du MJU dit avoir fait le constat de «la renonciation et l’ignorance» dans la plupart des localités sillonnées, il indique que la tournée leur a permis de voir «le visage du chômage et l’absence du plein-emploi tant promis et jamais arrivé, et [de toucher du doigt] la réalité de ceux qui, malgré l’effort de leur travail, ne peuvent se loger décemment, nourrir leurs familles et élever dignement leurs enfants». «Nous avons rencontré des hommes et des femmes chez qui la pauvreté est tolérée comme une fatalité, et où l’exclusion sociale est supportée comme un mal nécessaire. Nous avons rencontré l’absence de partage des richesses et de l’égalité des chances. Tout est réuni pour que personne ne développe ses talents, réalise ses ambitions et ses rêves», a laissé entendre Anges Kevin Nzigou. «Nous avons entamé notre tournée par la ville de Lambaréné, ville chargée de symboles qui constitue un résumé du Gabon. Nous avons, par voie terrestre, sillonné le Woleu-Ntem, l’Ogooué-Ivindo, le Haut-Ogooué, l’Ogooué-Lolo, la Ngounié la Nyanga pour finir dans l’Ogooué-Maritime», a-t-il rapporté, le 9 septembre courant à Libreville.