Depuis plusieurs semaines, l’Union Nationale est l’objet d’interrogations dans l’opinion et dans la presse. Ces interrogations se fondent non seulement sur les expressions diverses des responsables du Parti, mais aussi sur les prises de position politiques exprimées par des responsables politiques de l’Opposition comme du Pouvoir établi.
Devant cette situation, et pour éclairer ses militants, ainsi que l’opinion publique nationale et internationale, le Bureau National de l’Union Nationale, réuni ce mardi 08 septembre 2015 a décidé de rendre publique la présente communication .
Le 12 avril 2015, notre très regretté André Mba Obame était arraché à l’affection de tous. En plus de la perte immense que ce départ prématuré représente pour le Gabon et que nos concitoyens ont clairement et dignement exprimé au cours de ces funérailles, l’Union Nationale se trouvait ainsi définitivement amputé de l’un de ses piliers.
Au terme de la période de Deuil de 40 jours, le Parti a entrepris, le 06 juin 2015, d’inviter les militants de la base et tous les Gabonais à un Forum citoyen afin d’arrêter ensemble une « feuille de route pour l’alternance au Gabon ». Pendant toute une journée et en présence de l’ensemble des membres de la Direction du Parti, les militants et les autres participants, dont des responsables du Front de l’Opposition pour l’Alternance (Front), se sont librement exprimés sur les priorités qui devaient constituer cette feuille de route pour l’alternance au Gabon.
Ces priorités, entérinées par le Bureau National de l’Union Nationale et largement diffusées dans les structures locales du Parti, portaient sur deux points :
1. La nécessaire mise en place d’un environnement juridique et institutionnel qui garantisse l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles ;
2. L’implantation du Parti sur toute l’étendue du territoire.
Sur le premier point, l’Union Nationale, avec de nombreux autres acteurs politiques et la société civile partagent cette priorité. Ensemble, nous oeuvrons tous aujourd’hui à l’aboutissement d’un certain nombre de préalables, à savoir :
· Le retour à la lettre de la Constitution de 1991, renforcée par le referendum de 1995 avec des élections à 2 tours ;
· Le retour à un mandat présidentiel de 5 ans renouvelable une fois ;
· L’établissement d’une liste électorale fiable utilisant les techniques éprouvées d’une biométrie moderne et non pas biaisée ou tronquée.
· L’identification de chaque électeur à son bureau de vote pour éviter les votes multiples ;
· La refonte de la commission électorale ;
· La révision des missions et la composition de la Cour Constitutionnelle.
L’opposition gabonaise, dans toutes ses composantes, a réaffirmé cette position très ferme à Madame Michael Jean, Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, lors de leur rencontre à Libreville le 28 août 2015.
Pour aboutir à toutes ces réformes l’Opposition et la société civile appellent à la tenue urgente d’un dialogue inclusif sous la supervision de l’Organisation des Nations Unies, l’Union Africaine, l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Union Européenne et les Etats-Unis d’Amérique.
Pour l’Union Nationale, cette bataille pour la mise en place d’un environnement juridique et institutionnel qui garantisse l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles au Gabon est la Priorité du moment, et la seule. Elle nécessite la concentration et la mobilisation de toutes nos forces dans la cohésion, la discipline, la rigueur et la concertation permanente.
Sur le second point, à savoir l’implantation du Parti, l’annulation de la décision anticonstitutionnelle de dissolution de l’Union Nationale offre désormais un cadre et une capacité d’action plus favorable à l’animation de la vie militante.
C’est ainsi que dès le lendemain du Forum, le Parti a engagé une campagne d’adhésion et d’enregistrement de ses militants. A ce jour, moins de trois mois après le lancement de cette campagne, plusieurs milliers de cartes de membres ont été délivrées à nos militants. Dès le mois de juillet 2015, une campagne d’implantation et d’installation des structures de base du Parti sur l’ensemble du territoire national a été initiée. Elle s’effectue sans tambours ni trompettes et se poursuivra jusqu’au mois de décembre 2015.
Toutefois, le Bureau National constate, pour le regretter et le dénoncer, que les vaines tentatives de déstabilisation de l’Union Nationale au profit du Pouvoir-PDG-Emergent se poursuivent, s’intensifient et trouvent désormais des vecteurs parmi ses alliés et malheureusement parmi certains de ses responsables. Les militants sont appelés à plus de vigilances
Ces vaines tentatives de déstabilisation prennent depuis un moment la forme d’accusations sur la régularité des actes du Parti et notamment la désignation des responsables nationaux et locaux du Parti. C’est le lieu pour l’Union Nationale d’éclairer définitivement l’opinion sur ces insinuations calomnieuses et mensongères.
Contrairement à ce qui est affirmé ici et là, dès 2011, quelques semaines après la sortie du PNUD, le Secrétaire exécutif de l’Union Nationale, André MBA OBAME en application du préambule et de l’article 44 des statuts présentait au Directoire de l’Union Nationale un projet de structuration du Parti. Chacun des membres du Directoire, à savoir Zacharie Myboto, Casimir Oye Mba, Jean Eyeghe Ndong, Jean Ntoutoume Ngoua, Gérard Ella Nguéma et Jean Pierre Rougou (qui représentait à l’époque Bruno Ben Moubamba), avait reçu et conservé par devers lui ce projet de restructuration. Parce que cette initiative était conforme aux statuts de l’Union Nationale, le Directoire a félicité Monsieur André Mba Obame pour son initiative et a entrepris de travailler sur ses propositions. Malheureusement, l’état de santé du secrétaire exécutif a interrompu ce travail.
En mars 2014, les Journées de réflexion de l’Union Nationale ont vivement recommandé à la Direction du Parti de mettre en place un minimum de structure afin de dynamiser l’administration et le fonctionnement du Parti. C’est ainsi qu’après avoir consulté le Secrétaire exécutif qui se trouvait alors à Tunis, il a été décidé de procéder, après une période d’observation de trois mois, à la structuration du parti le 20 juillet 2014
La désignation des membres du Bureau National et des responsables provinciaux de l’Union Nationale a ainsi été réalisée conformément aux statuts du Parti et sur la base des propositions du Secrétaire exécutif. Ainsi, les deux secrétaires exécutifs adjoints, le Trésorier et le Trésorier adjoint qui ont été nommés avaient été proposés par le Secrétaire exécutif en mai 2011. Il en est de même pour plus de 75% des Commissaires nationaux. Cette vérité ne peut être contestée par aucun des membres du Directoire ayant reçu en 2011 le projet de structuration du Parti présenté par le Secrétaire exécutif.
La cohésion d’un ensemble, que ce soit un Parti politique ou une nation repose sur les respects des principes communs et de la règle commune. Aussi, le Bureau National voudrait-il rappeler aux militants de l’Union Nationale et à ses principaux responsables ce principe essentiel qui concourt à la consolidationde toute organisation sociale :
L’engagement collectif, dans le cadre d’un parti politique ou de toute autre organisation, emporte de toujours privilégier la volonté générale et donc d’accepter de renoncer volontairement à sa liberté et à sa souveraineté.
Qu’a cela ne tienne, le Bureau national ne saurait s’attarder sur les comportements déviants et parfois irrationnels de certains de ses membres qui sont, tout compte fait la manifestation des contradictions secondaires inhérentes à tout groupe social.
A ce stade de la lutte, la sagesse, le devoir patriotique et militant commandent que nous nous préoccupions exclusivement de la contradiction principale. Qu’on ne compte donc pas sur nous pour alimenter une polémique stérile, abjecte et contre productive. Ces petites contradictions seront réglées le moment venu.
Le combat de l’Union Nationale pour lequel MBA OBAME a donné sa vie et qui doit préoccuper tous les militants et partisans du changement, c’est imposer l’Alternance démocratique au Gabon pour faire partir Ali BONGO et le système BONGO-PDG Emergent. Et sur ce terrain, nous irons jusqu’au bout.
Le porte-parole
François ONDO EDOU