A trop vouloir proscrire une candidature Fang à la prochaine présidentielle, Ping vient de se mettre à dos tout le peuple Ekang. Fatwa contre le ressortissant de Wenzhou : plus d’Ekang à ses sorties politiques. La première expérience a eu lieu samedi dernier…
D’aucuns se demandaient toujours pourquoi après les cocoricos qui ont annoncé son pseudo succès dans le grand Nord, Ping n’a pu rassembler que deux tondus et trois pelés samedi dernier dans leur marigot du collège Ntchoreret. Comment celui que la presse salafiste présentait déjà comme étant la réincarnation vivante d’Akoma Mba est, du jour au lendemain, considéré par ce même peuple Ekang comme un grand vampireux qu’il faut à tout prix éviter.
Il faut dire qu’en voulant coûte que coûte s’épargner une candidature Fang susceptible de lui priver des voix Ekang, Ping a fait un pari qu’il ne pouvait que perdre, tellement la mise était grosse. Pour ne pas dire tout simplement trop grosse pour lui; car visiblement, son cerveau a tourné petit en oubliant que de 1993 à 2005, la seule fois que feu Bongo Ondimba a réalisé un score large (79%), c’est justement en 2005 où il n’y a vraiment pas eu un candidat Fang (Pierre Mamboundou 13%, Zacharie Myboto 6%, Augustin Moussavou King 0,33% et Christian Maroga 0,30%) opposés à lui.
Pour avoir vécu cette douloureuse expérience, Myboto est mieux placé pour savoir qu’une non candidature Fang à une présidentielle au Gabon, est un chèque en blanc en faveur d’une victoire du candidat du PDG. Et avec le bilan plus qu’éloquent que présente Ali Bongo Ondimba aujourd’hui, ce sera un véritable raz-de-marée. D’où Zacharie s’est toujours longtemps opposé à la démarche de Ping qui ne vise pas moins à aseptiser d’avance le principal argument postélectoral de Myboto. A savoir : si le peuple Ekang vote comme en 2009, il pourra ainsi hurler à la fraude avec une voix audible. Tout vacarme qui pourra ensuite aider à contraindre le pouvoir au dialogue et au… partage.
Or, sans une candidature Fang à la présidentielle, Myboto voit déjà un plébiscite d’Ali Bongo Ondimba. Ce qui signifie pour lui et ses semblables, la descente définitive aux enfers, sans la moindre possibilité de soutien intérieur comme extérieur. Le peuple Ekang ne pouvant se battre pour un contentieux qui ne le concerne évidemment pas. Et la communauté internationale ne pouvant se mettre à l’écoute d’une classe politique qui a fait de la haine de l’étranger autant son offre politique que son fonds de commerce.
A vrai dire, cette histoire de non-candidature Fang à la présidentielle, est le fond du divorce entre Ping et ceux qu’on peut déjà appeler ses anciens amis du Front et de l’UN. Ces derniers ne trouvent pas d’ailleurs la démarche de Ping seulement suicidaire, ils soutiennent, certes pour le moment en petit comité, que c’est le pouvoir qui est à la manœuvre. Avec son parler sans frein, Jacques Adiahénot ne met même plus les gants pour claironner aux oreilles de qui veulent l’entendre que l’attitude de Ping ne tient ni du hasard, ni de l’amateurisme, ni de la mauvaise lecture, mais plutôt de l’intelligence avec l’ennemi. “Il fait ça pour sa belle famille”, avait dernièrement confié l’ancien ministre de l’Habitat à un de ses visiteurs.
A l’évidence, le topo adopté par Ping pour faire passer sa trouvaille n’a pas marché. Premier à avoir fait le choix de Ping, Jean Eyeghe Ndong a déjà enlevé son corps. Aujourd’hui, le sénateur de Nkembo s’époumone à expliquer aux siens que sa position est perpendiculaire à celle d’Essono Mengue car, explique-t-il, il n’a fait qu’exprimer son intention de donner sa voix à Ping à la présidentielle de 2016. Ce qui, décrète-t-il, est totalement différent à la fatwa d’Essono Mengue interdisant toute candidature Fang en 2016 en faveur de celle de Ping.
Aujourd’hui, ledit Essono Mengue, traité de Judas par tout le peuple Ekang, n’a pas tardé à jouer la balance. Selon ceux qui osent encore le fréquenter, celui qu’on appelle désormais le renégat d’Oyem se lâche en confiant que ce sont Ping et René qui l’ont poussé à faire cette déclaration. Presque du Richard Virenque…
Malgré ce concert de justifications, le peuple Ekang, du village au quartier, s’est déjà fait une idée de la vraie finalité de Ping : exclure la communauté Fang du débat politique. Chose que le peuple Ekang ne peut accepter. D’où il a décidé de tourner définitivement le dos à celui qui, selon certaines voix, ne vise pas moins à réaliser un génocide politique contre le peuple Fang.
Heureusement qu’il reste encore onze mois à Ping pour convaincre les Fang qu’en interdisant à leur seule communauté de présenter un candidat en 2016, il ne leur interdit pas de prendre part à un débat politique pourtant ouvert à toutes les autres communautés nationales.
Bien du plaisir…