Ce devait être un cabinet en ordre de marche pour la présidentielle. Le nouveau cabinet comprend 41 membres contre 34 dans l’équipe sortante avec toujours à sa tête, le même Premier ministre Daniel Ona Ondo. Mais, petit coup de théâtre, deux des ministres annoncés, dont un membre de l’opposition, ont fait volte-face.
Jean de Dieu Moukagni-Iwangou devait être le plus beau trophée du nouveau gouvernement. Mais le président en exercice du Front uni de l’opposition pour l’alternance, la branche radicale de l’opposition gabonaise, a retiré son accord. Il faut dire que sa nomination au poste de ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, avait surpris tout le monde, car c’est le seul opposant qui accable Ali Bongo sur le dossier de son acte de naissance, présumé faux, et le dossier des biens mal acquis.
C’est tard dans la nuit qu’il a d’abord donné le signal sur sa page Facebook. Puis il a animé une conférence de presse dans la matinée de samedi 12 septembre, au cours de laquelle il a dit : « Non, non et non à l’entrée au gouvernement ». Quatre fois non, il ne rentrera pas dans ce gouvernement et appelle le peuple à rejeter ce ce dernier : « Mon refus doit être votre refus de ce régime, qui nous avilie et qui doit être destitué. »
Une équipe d’attaque pour la présidentielle
La tentative de capitation de l’opposition a échoué, a glissé un opposant présent à la conférence de presse. Du côté du pouvoir, c’est la surprise générale. Alain-Claude Bilie By Nzé, jusqu’ici porte-parole de la présidence gabonaise, et désormais ministre gabonais de la Communication, a déclaré publiquement : « Cet étonnement est d’autant plus grand que M. Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a été longuement consulté, comme d’autres acteurs de l’opposition, et a marqué son accord, aussi bien sur le principe d’entrer au gouvernement que sur le portefeuilles ministériel qui lui a été proposé. »
Le gouvernement réuni en Conseil des ministres samedi a pris acte de ce désistement. Il n’a cependant rien dit sur Jean-Robert Endamane, membre d’un parti de la majorité qui refuse également d’intégrer l’équipe chargée de préparer la prochaine élection présidentielle. Jean-Robert Endamane dit que ni lui, ni le président de son parti, n’ont été consultés avant qu’il ne soit nommé au gouvernement. Qu’à cela ne tienne, Ali Bongo a réuni samedi matin tous ceux qui ont accepté de rejoindre cette équipe d’attaque.
Modifié le 13-09-2015 à 06:17