Au Gabon, le chef de l’Etat Ali Bongo a remanié son gouvernement à un an de la prochaine élection présidentielle. La nouvelle équipe, un peu plus pléthorique que les précédents gouvernements, ressemble à une équipe de campagne dans la perspective de la prochaine élection présidentielle prévue en décembre 2016.
Ali Bongo a sorti le grand jeu, il a décapité l’opposition radicale en recrutant son président en exercice, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou. Magistrat, ayant fourbi ses armes aux côtés de l’ancien opposant historique Pierre Mamboundou, Moukagni-Iwangou devient quant à lui, à la surprise générale, ministre d’Etat chargé de l’Agriculture.
Dans cette équipe d’attaque, Ali Bongo a ramené au gouvernement Paul Bioghe Mba, infant très influent de l’estuaire. Sa mission sera d’aider le chef de l’Etat à faire le plein de voix à Libreville où vit près de la moitié de la population gabonaise.
Ali Bongo a également rappelé à ses côtés Flavien Nziengui Ndzoundou. L’ancien aide de camp d’Omar Bongo devient l’un des trois vice-Premiers ministres. Il est promu à la Formation professionnelle où il aura la mission de séduire l’électorat Nzebi, une des plus grandes ethnies du Gabon. Un autre Nzebi, Pacôme Moubelet Boubeya, quitte l’Enseignement supérieur pour le ministère de l’Intérieur. C’est ce département qui organise les élections.
Ali Bongo a maintenu à son poste le Premier ministre Daniel Ona Ondo, originaire du Woleu-Ntem, l’une des provinces les plus hostiles au pouvoir. Madeleine Berre, patronne des patrons au Gabon, quitte le monde des affaires pour le ministère du Commerce. Elle est l’une des onze femmes de ce gouvernement de 41 membres.