À l’issue d’un entretien avec son homologue français François Hollande, le président gabonais Ali Bongo Ondimba a dénoncé lundi une tentative « d’humilier le Gabon » après la brève interpellation de Maixent Accrombessi, son influent directeur de cabinet.
Maixent Accrombessi, soupçonné par la justice d’avoir perçu illégalement de l’argent d’une entreprise française, avait été arrêté le 4 août alors qu’il séjournait à Paris. Relâché pour des raisons d’immunité diplomatique après quelques heures de garde à vue, il était ensuite rentré à Libreville. La justice française le soupçonne de corruption dans l’attribution, fin 2005, d’un marché public de sept millions d’euros au Gabon au groupe Marck, spécialisé dans la fabrication d’uniformes militaires, alors qu’il était un collaborateur d’Ali Bongo Ondimba Bongo, ministre de la Défense à l’époque.
Une interpellation vécue comme une humiliation par Ali Bongo Ondimba. « Nous disons qu’on a voulu humilier le Gabon par la manière dont cette intervention a été conduite », a-t-il déclaré lundi 14 septembre depuis le perron de l’Élysée. « M. Accrombessi, s’il avait reçu une convocation en bonne et due forme, aurait toujours été prêt à venir répondre aux questions » des enquêteurs français, a poursuivi le président gabonais.
« De la politique spectacle »
« Alors que M. Accrombessi séjournait sur le territoire français depuis plusieurs semaines, on a attendu le dernier jour [de son séjour], au moment où il prenait l’avion, pour venir l’interpeller de manière particulière qui relevait simplement de la politique spectacle », a-t-il fustigé.
Dans un communiqué publié peu après l’entretien entre les deux présidents, la présidence gabonaise a indiqué que « les deux chefs d’État ont évoqué les sujets qui occultent la bonne qualité des relations franco-gabonaises« . « Le président gabonais a insisté pour que tout soit mis en oeuvre pour décomplexer définitivement les relations entre les deux pays », selon ce communiqué.
Jeune Afrique avec AFP