Plusieurs semaines après la pollution d’un cours d’eau de la rivière Biwéni au village Ikembélé à 27 kilomètres de Lambaréné, les résultats des analyses de Siat Gabon et de la Direction générale de l’Environnement (DGE) ont conclu à l’absence de risque pour les habitants dudit village.
Le 7 août dernier, dans un cours d’eau de la rivière Biwéni, les populations du village Ikembélé, situé à 27 kilomètres de Lambaréné, avaient été surprises par la coloration bleue de l’eau, issue de l’Iragon Blue ABL9, un colorant utilisé dans le cadre de l’identification et du décompte des pièces d’hévéa récoltées. Une découverte qui avait conduit à l’interdiction aux habitants de consommer ladite eau avant d’avoir eu confirmation que celle-ci ne présentait plus aucun danger. Un plan d’urgence avait alors été mis en branle par Siat Gabon, responsable de la situation, qui avait alors consisté à une indemnisation des populations impactées, ainsi qu’à leur approvisionnement en eau, en attendant d’y voir clair.
Jean-Michel Ndoutoume de Siat Gabon, Jean François Allogho de la DGE, rendant compte des résultats des analyses. Et le produit à l’origine de la panique. © Gabonreview
Jean-Marie Ndoutoume de Siat Gabon, Jean François Allogho de la DGE, rendant compte des résultats des analyses. Et le produit à l’origine de la panique. © Gabonreview
Or, à la suite des analyses des cinq différents échantillons prélevés à divers endroits du cours d’eau, les résultats, rendus publics le mardi 15 septembre dernier à la faveur d’une rencontre avec les habitants du village impacté, sont plutôt satisfaisants : un peu plus d’un mois après la supposée pollution survenue dans ce cours d’eau, son usage et sa consommation ne présentent plus aucun danger. C’est du moins ce que soutiennent les experts de la Direction générale des études et laboratoires (DGEL) et ceux du laboratoire Géo-guide, saisis respectivement par la Direction générale de Siat Gabon et la Direction générale de l’Environnement aux premières heures du constat de pollution par les usagers du cours d’eau.
Si, par le biais d’une correspondance récemment adressée au DG de Siat Gabon, Louis Léandre Ebobola Tsibah a confirmé le résultat selon lequel «aucune contamination de la rivière n’a été décelée» au terme des analyses, le directeur général de l’Environnement n’a pas moins soumis la société belge à trois principales contraintes : «Renforcer la formation des employés et les procédures HSE sur l’ensemble des sites ; installer au minimum une pompe hydraulique villageoise dans le village accueillant le camp Ikembélé, afin de fournir de l’eau potable et organiser en présence de l’administration de l’environnement et de la société civile une autre réunion avec les populations, afin de communiquer sur les conclusions des analyses effectuées». Le mardi 15 septembre dernier, en présence d’un représentant de l’ONG Brainforest et de Jean François Allogho, chef d’études à la DGE, l’opérateur a satisfait à la dernière recommandation, tout en promettant devant les populations de faire de même pour les deux premières. Les villageois n’ont cependant pas manqué de faire entendre leur avis sur la gestion finale de cette affaire.
Pour Jean Marc, porte-parole des habitants de ce village s’étalant sur près de 4km, ce qui a déjà été fait par Siat Gabon est appréciable, bien que la gestion de la distribution d’eau initiée peu après le déversement du produit dans le cours d’eau ait été à parfaire, en raison de quelques oublis et des irrégularités dans l’approvisionnement également jugée lente, «les usagers du cours d’eau ne sont pas totalement rassurés quant à l’absence de danger liée à sa consommation», a-t-il fait savoir. Aussi, a-t-il exhorté la société à continuer de leur fournir de l’eau jusqu’aux deux prochaines pluies. «Ces deux pluies permettront de chasser l’eau présente actuellement dans le cours d’eau, et la rendront véritablement propre à l’usage domestique et à la consommation», a expliqué le porte-parole, non sans exiger qu’au sujet des pompes hydrauliques recommandées par la DGE, celles-ci devraient être au nombre de trois au minimum pour couvrir la totalité du village, l’un des plus étendus sur la route de Fougamou.