Au Gabon, l’ancien directeur de cabinet adjoint et ancien ministre du chef de l’Etat gabonais Ali Bongo a été interpellé hier par la Direction générale des recherches pour détournement de fonds. Il est en garde à vue à la DGR où la gendarmerie a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser ses partisans qui soupçonnent un règlement de comptes.
Serge Maurice Mabiala a été cueilli à son domicile jeudi 17 septembre au petit matin. Le député Alexandre Barro Chambrier, chef de file du mouvement Héritage et modernité, une tendance anticonformiste au sein du parti au pouvoir, soupçonne un règlement de comptes politique : « Nous avons revendiqué plus de démocratie au sein du parti, le renforcement de la démocratie au sein de notre pays, un dialogue inclusif avec l’opposition. Et pour toute réponse, aujourd’hui nous avons cette arrestation. Donc nous demandons qu’il soit libéré. »
Dans la journée, la gendarmerie a usé des gaz lacrymogènes pour disperser les partisans de l’ex-directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo. Tard dans la soirée, le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé a expliqué que Serge Maurice Mabiala était poursuivi pour le détournement de près de 2 milliards de francs CFA à l’époque où il était chef à la Direction générale des impôts : « Il est reproché à Serge Maurice Mabiala d’avoir personnellement recouvré la somme de 1 987 450 007 francs. La somme sus-indiquée aurait été encaissée sans avis de mise en recouvrement. Et c’est en violation des dispositions du code général des impôts y relatives. »
Une somme perçue dans le cadre d’un redressement fiscal. Il y a un an, Serge Maurice Mabiala était ministre de la Fonction publique. S’il est coupable, il risque la réclusion criminelle à perpétuité.