La piraterie est une véritable gangrène qui empoisonne les circuits de commercialisation des œuvres artistiques et fait en sorte que de nombreux artistes, au Gabon, ne puissent pas encore vivre de leur art, en dépit de la mise sur pied d’un Bureau gabonais des droits d’auteurs (BUGADA).
Les nombreux ‘’pirates’’, installés aussi bien à Libreville que dans les localités de l’intérieur du pays, revendent aux usagers, à vil prix, des produits contrefaits des artistes locaux et étrangers. CD de musique, œuvres littéraires, arts plastiques (…) figurent en bonne place des œuvres de l’esprit piratés, au grand dam des artistes, qui ne peuvent récolter les fruits de leurs talents.
On peut chaque jour écouter, dans les rues de certains quartiers de Libreville, les titres de chanteurs gabonais diffusés par de puissantes sonos, posés en bordure de route ou dans un coin, par des revendeurs, ‘’pirates’’, pour la plupart.
Ces discothèques à ciel ouvert sont une manière, pour les pirates, d’attirer la clientèle et faire la promotion de leurs produits, essentiellement de pâles copies, généralement cédés à des prix défiant tout concurrence (1000 ou 1500 FCFA le CD), alors que le prix du CD d’origine varie entre 10000 à 15000 FCFA.
Le même constat vaut pour d’autres œuvres, tels que les livres, qui sont reproduits sans respect des normes et revendus aux usagers sans tenir compte du prix de la maison d’édition.
Face à cette situation plus que préoccupante pour les artistes, quelles peuvent alors être les solutions? Plusieurs doigts sont pointés vers les autorités compétentes, parce que, depuis plusieurs années, elles ne font rien, pour lutter contre cette gangrène susceptible de tuer complètement l’artiste et son art. Alors qu’il existe bel et bien une règlementation stipulant que « toute reproduction ou représentation d’une œuvre sans l’autorisation de son auteur est un délit».
Certains préconisent comme solution une rencontre autour d’une table entre les artistes et les revendeurs pour statuer sur le montant à imposer aux revendeurs en guise de droit d’auteur, afin que ces derniers puissent poursuivre leurs activités dans la légalité.
M. Pambo Pambo Dynaїs, manager du groupe Movaizhaleine, propose que certains artistes gabonais puissent revoir à la baisse les prix de leurs produits, souvent trop chers pour le citoyen lambda, tout en tenant compte bien sûr des coûts de production. Cette solution est préférable à la piraterie, a estimé M. Pambo Pambo Dynaїs
«Lorsque l’œuvre d’un artiste est piratée, c’est un manque à gagner pour ce dernier », a-t-il déclaré.
L’espoir de la plupart des artistes repose désormais sur le Bureau gabonais des droits d’auteurs BUGADA, pour œuvrer à la mise en marche du droit d’auteur au Gabon. Mais certaines pesanteurs empêchent encore le fonctionnement optimal de cette structure.
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