Arrêté le 16 septembre 2015 à son domicile par des agents de la Direction générale des recherches (DGR), Serge Maurice Mabiala, ancien ministre de la Fonction publique, a été placé sous mandat de dépôt à «Sans-Famille», la prison centrale de Libreville.
Le procureur de la République près le Tribunal spécial de lutte contre la délinquance financière et économique, Sidonie Flore Ouwé, avait indiqué, tard dans la soirée du jour de l’interpellation de Serge Maurice Mabiala, que le mis en cause aurait détourné à son bénéfice personnel 1,987 milliards de francs CFA dans le cadre d’une procédure de redressement fiscal, alors qu’il était directeur de la Direction des grandes entreprises (DGE), un démembrement de la Direction générale des impôts.
Sorti du camp Roux, siège de la DGR où il était jusque-là en garde à vue, l’ancien directeur de cabinet adjoint du chef de l’Etat a été transféré, dans l’après-midi du lundi 21 septembre, au tribunal de Libreville où il a été entendu. Serge Mabiala a nié les allégations du procureur au sujet du détournement dont il est accusé, a indiqué une source proche du dossier ayant requis l’anonymat. «Ses avocats ont demandé la liberté provisoire qui leur a été refusée malgré les garanties basées sur leur représentativité et celle de la famille», a indiqué la même source judiciaire avant d’ajouter que «les avocats ont reconnu que ce dossier est très sensible et il se dessine que d’autres personnes importantes vont être prises». Dans les couloirs du tribunal, nombreux parmi ceux qui attendaient ont susurré que Michel Mpega, inspecteur général des impôts et homme fort de la direction générale des contributions directes et des domaines au moment des faits reprochés à Mabiala, serait la prochaine prise concernant cette affaire. Il serait actuellement en France.
Tout au long de la journée, les membres d’«Héritage et Modernité» courant prohibé du Parti démocratique gabonais, ont fait le pied de grue dans les couloirs du tribunal pour soutenir leur camarade et les membres de la famille de Mabiala également présents.
Le prévenu a finalement été placé sous mandat de dépôt et conduit à Sans-Famille, le pénitencier de Libreville. De cette détention provisoire, il reviendra au tribunal, le vendredi 25 septembre, pour l’examen au fond de l’affaire.
À Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié, un bon nombre de militants du parti au pouvoir, soutenus par la famille du prévenu, ont envisagé, le dimanche 20 septembre, une marche pour demander la libération de celui qui n’en reste pas moins membre du Bureau politique du PDG pour cette ville. Ayant pour lieu de ralliement la permanence de Serge Mabiala, la tentative de manifestation qui avait également attiré quelques notables et chefs des quartiers Stouka, Douroni, Moukoum et Nabouala de cette ville, a été interdite, selon des sources concordantes et dignes de foi.