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Affaire Afric Aviation : Saisine du président du tribunal de Libreville

Les membres de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) ont récemment déposé un courrier au cabinet du président du tribunal de Libreville, afin de parvenir à l’annulation de la procédure actuellement en cours contre Alfred Pierre Etouké.

S’il y a quelques jours ils avaient promis de ne rien lâcher jusqu’au blanchiment pur et simple du patron d’Afric Aviation, les membres de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) semblent bien déterminés à la réalisation de leur objectif. Après avoir annoncé des actions concrètes, en vue de sortir Alfred Pierre Etouke de l’«injustice» dont il serait victime depuis sa condamnation à un mois de prison ferme et à une amende de 900 000 euros, soit près de 600 millions de francs, la CGPMEI a récemment saisi le président du tribunal de Libreville, par le biais d’une correspondance pour le moins explicite quant à sa principale visée : «l’annulation de la procédure actuellement en cours dans l’une des juridictions du tribunal de Libreville». Selon le président de la CGPMEI, qui s’est dit inquiet de «la pratique à deux vitesses du droit», «le dépôt du courrier au président du tribunal devrait pouvoir donner une autre tournure à cette affaire qui oppose un entrepreneur Gabonais à un Français, visiblement soutenu par les tribunaux de son pays, au point d’ignorer toutes les règles en matière d’arbitrage, alors qu’au Gabon les magistrats s’acharnent sur un compatriote innocent».

Pour Emmanuel Marcos Zue Meye, il s’agit de mettre le président du tribunal devant la réalité des faits. «Pour les mêmes reproches de malversation, la plainte de M. Etouke, soumise à l’attention du tribunal en août 2014 contre M. Regourd, (est) restée pendante jusqu’alors, quand celle d’Alain Regourd, introduite le 5 mai 2015 auprès de la même juridiction, (a) subitement abouti et conduit à la condamnation de notre compatriote jusqu’au décernement d’un mandat d’arrêt à son encontre», dénonce la CGPMEI. Pour elle, «au lieu d’effectuer une jonction des procédures, les juges ont été amenés à lire le droit que dans un sens, notamment en ne prenant en compte que la procédure initiée par Alain Regourd, alors qu’il s’agit des mêmes faits qui ne pourront plus être jugés une seconde fois après». S’ils disent être soutenus dans leur initiative par le personnel d’Afric Aviation, c’est surtout pour fustiger le harcèlement des entrepreneurs en général qu’ils ont décidé de s’immiscer dans cette affaire. «Au Gabon, c’est hallucinant la rapidité et le zèle qui caractérise les magistrats lorsqu’il s’agit de priver de liberté un homme d’affaires qui, à l’exemple de M. Etouke, crée plus de 170 emplois directs et environ 80 emplois indirects à travers les différents contrats de sous-traitance que sa société propose. Dans le même temps, dès qu’il s’agit de confondre un homme politique ou un commanditaire de crimes rituels, la justice n’agit plus avec la même agilité et la même promptitude, bien que des noms soient connus», a pesté Emmanuel Marcos Zue Meye au sortir du tribunal, avant de lancer : «C’est une situation d’injustice que nous ne pouvons plus accepter !»

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