Héritage et Modernité, un courant frondeur au sein du parti au pouvoir a appelé vendredi à Libreville dans une déclaration le président Ali Bongo Ondimba de mettre fin à la détention « arbitraire » de l’ancien ministre de la Fonction publique, Serge Maurice Mabiala pour, dit-il, garantir la paix sociale qui se détériore progressivement dans le pays.
« Nous ne nous cesserons pas de demander au Président de la République, président du conseil supérieur de la magistrature, de mettre un terme à ce dérapage, qui risque d’avoir des conséquences politiques incalculables éminemment dommageables à l’image de l’Etat de droit dont se réclame notre pays dans le concert des Nations », indique la déclaration lue par Michel Mboumi, député de l’Ogooué Maritime.
Ancien directeur de cabinet adjoint du chef de l’Etat, Serge Maurice Mabiala est accusé d’avoir détourné 1, 987 milliards de FCFA à l’époque où il était directeur des Grandes entreprises à la Direction générale des impôts (DGI), il y’a plus de 7 ans. La malversation serait produite suite à une procédure de redressement fiscal d’une entreprise. L’entreprise établit à Libreville aurait émis un chèque à l’ordre du receveur des impôts mais qu’aurait empoché M. Mabiala.
« Il lui serait également imputé dans le cadre d’un redressement fiscal, un manquement de 4,5 milliards de FCFA, soit un ensemble de forfait (…) qui porterait sur plus de 6 milliards de FCFA », explique la déclaration qui s’appui sur les affirmations du procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé.
Héritage et Modernité juge inique la méthode cavalière utilisée pour interpeller puis et incarcérer l’ancien ministre de la fonction publique d’Ali Bongo Ondimba. La procédure n’a été respectée ni sur la forme ni sur le fond. Cette violation de la procédure pénale d’après l’honorable Mboumi est manifeste par la vacuité des éléments apportés au dossier.
« Il serait intéressant de connaitre le nom de l’entreprise qui a signé un chèque de ce montant, quand on sait qu’en zone CEMAC, il n’est pas indiqué d’effectuer un règlement par chèque pour un montant supérieur à 100 millions de FCFA », a-t-il souligné, en s’étonnant sur le manque de traçabilité de ce sulfureux paiement.
Dans la conférence de presse qui a suivi cette déclaration, Alexandre Barro Chambrier, haut cadre du mouvement Héritage et modernité a soutenu que « Serge Maurice Mabiala est un bouc-émissaire ». Il a avancé que son arrestation est politique parce que ce dernier est membre d’Héritage et Modernité. Le courant politique revendique la démocratique interne au sein du PDG, la bonne gouvernance du pays et la nécessité d’organiser urgemment un dialogue avec toutes les « forces vives de la nation pour ramener la sérénité et éviter le naufrage collectif du parti et du pays ».
La conférence de presse a eu lieu à la Chambre de commerce de Libreville en présence des membres de la famille de Mabiala. Au nom de la famille, le docteur Stéphane Iloko, très exaspéré a qualifié la justice gabonaise « d’une justice folklorique et de spectacle ». Il a annoncé que dans les prochains jours la famille entamera une tournée d’édification auprès de tous les parents de Serge Maurice Mabiala habitant dans les villes de Mayumba (province de la Nyanga), Ndendé, Mouila et Mimongo dans la province de la Ngounié au sud du pays. A L’issue de ce mini périple, a-t-il indiqué, la famille prendra la décision qui s’impose.
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