Une semaine après le drame de la Mecque qui a fait des centaines de morts parmi les pèlerins musulmans, notamment 240 Iraniens, le ton ne cesse de monter entre Téhéran et Riyad, les deux poids lourds de la région. L’Iran n’a toujours pas pu rapatrier les corps de ses ressortissants et commence à perdre patience.
Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a prévenu. L’Iran réagira durement si l’Arabie saoudite ne fait pas son devoir pour permettre le retour des corps des pèlerins iraniens décédés jeudi dernier. Riyad n’a toujours pas donné l’autorisation pour le retour des corps des 240 pèlerins iraniens tués lors de la bousculade près de La Mecque.
Par ailleurs, il manque toujours 240 autres pèlerins à l’appel. Parmi eux, il y a l’ex-ambassadeur au Liban mais aussi d’autres responsables, dont les noms n’ont pas été révélés. L’ayatollah Khamenei a souligné que son pays avait fait preuve de retenue jusque-là. « Si l’Iran devait réagir, sa réaction sera dure », a-t-il ajouté.
Mercredi matin, le chargé d’affaires saoudien a été convoqué pour la quatrième fois au ministère des Affaires étrangères. Téhéran a officiellement prévenu l’Arabie saoudite qu’il ne donnait pas son accord pour que les corps soient enterrés sur place comme l’ont fait certains pays musulmans.
Les responsables iraniens s’énervent d’autant plus que Riyad n’a toujours pas donné d’autorisation pour qu’un avion-cargo aille sur place pour rapatrier les corps. Dans ces conditions, cette affaire pourrait provoquer une nouvelle crise entre les deux pays, déjà en froid depuis plusieurs années.