La Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) a organisé, récemment à Yaoundé, son conseil d’administration à la sortie duquel l’on a appris que les prévisions de croissance pour 2015 se fixent à 2,5%, au lieu de 2,8% comme précédemment annoncé.
La Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) a tenu, récemment à Yaoundé, son conseil d’administration. Présidée par le ministre camerounais des Finances, Ousmane Alamine Mey, cette session ordinaire a eu lieu le 28 septembre dernier. Ayant indiqué, en juillet dernier, que ses prévisions de croissance pour 2015 prévoyaient un taux de croissance de 2,8% pour la sous-région, la BEAC a reculé, annonçant une baisse et ramenant ce taux à 2,5%. «Les prévisions macroéconomique révisées en 2015 tablent sur un fléchissement de la croissance économique avec un taux de 2,5%», confirme la banque sous-régionale. «Cette décision, qui permettra de booster l’activité, est liée au net ralentissement de la croissance justifiée par la baisse de la production pétrolière, la chute des cours du baril ainsi que l’insécurité dans la zone. A cela s’ajoute l’abaissement des tensions inflationnistes», a expliqué le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama. En conséquence, le conseil d’administration a «réitéré ses recommandations à l’endroit des Etats à l’effet, notamment, de rationaliser les choix budgétaires, diversifier la base économique et approfondir l’intégration sous régionale».
Une analyse au diapason de celle du Fonds monétaire internationale (FMI). «La chute prononcée des cours du pétrole au second semestre de 2014 n’a pas eu d’effets très sensibles en 2014, mais elle devrait peser sur l’activité économique en 2015 en faisant descendre le taux de croissance à 2,2 % en raison de la baisse de la production de pétrole et des investissements publics», prévoyait l’institution de Bretton Woods après une mission d’évaluation des institutions de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
La banque centrale commune aux Etats de la Cemac (Cameroun, Tchad, Gabon, Congo, Guinée Equatoriale et RCA) a donc fait volte-face. «Nous effectuons des prévisions, mais constatons après coup que les engagements pris par les entreprises pétrolières en termes de production ou d’entrée en exploitation de nouveaux gisements, compte tenu des cours mondiaux et des coûts d’exploitation, sont remis en cause», avait fait remarquer Lucas Abaga Nchama. Selon la BEAC, il y aura «un repli des pressions inflationnistes sur l’ensemble de l’année avec un taux d’inflation de 2,8% contre 3,2% en 2014, une aggravation du déficit budgétaire, base engagements, hors dons, s’établissant à -4,2% du PIB contre -1,5% en 2014, un déficit du solde extérieur courant de -11,4% du PIB contre -4,3% en 2014 et un taux de couverture extérieure de la monnaie de 70,1%».