La journée du 30 septembre dernier a été difficile pour les usagers de la route au niveau de Plein-Ciel, dans le 3e arrondissement de Libreville. Las d’enregistrer des morts sur cet axe, les populations ont décidé de barricader cette voie pour réclamer des passerelles.
Le quartier Plein-Ciel était en ébullition le 30 septembre dernier. Les populations sont sorties en masse pour barricader la voie expresse reliant le nord au sud de Libreville. Face aux nombreux accidents de la circulation qui se sont produits sur cet axe, les riverains ont décidé de manifester leur colère, réclamant la construction de passerelles sur cette voie rapide à grande fréquentation.
Mobilisés autour de l’ONG Rassemblement des jeunes patriotes, les habitants du quartier Plein-Ciel ont mené cette opération en vue d’exiger du gouvernement la construction, dans les brefs délais, des passerelles sur cette route réputée très dangereuse. Il ne se passe, en effet, pas un jour, sans que l’on enregistre des accidents mortels assortis de blessés graves sur cette voie. Le week-end dernier, un accident de la circulation y a fait six victimes pour la plupart issues de la même famille. Pis, d’autres accidents se sont encore produits, avec à la clé des morts. On totalise, en effet, au moins dix morts durant le week-end dernier. C’est donc pour marquer leur ras-le-bol que les populations ont décidé d’interpeller les pouvoirs publics.
L’un des responsables de l’ONG Rassemblement des jeunes patriotes, a invité le gouvernement à «prendre ses responsabilités». Pour le dire, un sit-in a été organisé sur la route tandis qu’à l’aide de matériaux hétéroclites (vieux fûts, tables, briques, poubelles, vielles tôle, …), ils ont dressé des barricades. Plusieurs fois déjà, des barricades ont été érigées sur cet axe par les populations. En vain. Or, l’on se souvient que le 16 janvier 2013, le président de la République, à l’occasion de la cérémonie de lancement de l’Automobile club du Gabon (ACG), en présence du président de la Fédération internationale d’automobile (Fia), Jean Todt, avait annoncé la construction de 100 passerelles pour piétons dans tout le pays, avec l’objectif de limiter le nombre d’accidents consécutifs à la traversée de la chaussée à des endroits jugés très dangereux. «Jusqu’ici rien de cela n’a été matérialisé», a lancé un jeune de Plein-Ciel. Du coup, l’on se demande jusqu’où ira-t-on, avant qu’on puisse envisager de mettre un terme au «carnage qui a lieu sur cet axe». «Ce problème est le fait des nombreuses erreurs des dirigeants», s’est écrié Ombémbé Rabongola, indiquant, en outre, que des courriers ont été envoyés au ministre de l’Intérieur, à la préfecture de police de Libreville et à la mairie du 3e arrondissement. Vivement que les tragédies du week-end dernier soient les éléments déclencheurs d’une nouvelle vision qui permettra au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour épargner des vies humaines.