Au Gabon, l’hémorragie se poursuit au sein du parti au pouvoir. Après la démission de Jean Ping et celle de René Ndemezo’o Obiang, une autre icône de l’ère Omar Bongo Ondimba vient de quitter le navire. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Jean-François Ntoutoume Emane. C’est un véritable camouflet pour le président gabonais, Ali Bongo, à un an de l’élection présidentielle.
« A compter de ce jour, je ne suis plus membre du Parti démocratique gabonais ». Quand il a fini de prononcer cette phrase, Jean-François Ntoutoume Emane s’est longuement appuyé sur le pupitre puis, ému, il a versé des larmes.
Jean-François Ntoutoume Emane a la réputation d’avoir été l’un des idéologues du Parti démocratique gabonais (PDG), l’ex-parti unique, toujours au pouvoir. En 1998, Omar Bongo en avait fait son directeur de campagne électorale avant de le propulser Premier ministre. En 2009, il avait soutenu Ali Bongo. Aujourd’hui, il dit qu’il s’est trompé. « Vous me pardonnez de m’être lourdement trompé sur l’homme et ses capacités à diriger convenablement un pays », a-t-il déclaré.
Après des critiques au vitriol contre Ali Bongo et ses collaborateurs qu’il qualifie d’incompétents, Jean-François Ntoutoume Emane a annoncé la création de son parti. « Je propose une nouvelle offre politique, à travers le nouveau parti que je crée, appelé le Mouvement patriotique et démocratique pour la refondation de la République, MPDR », a-t-il précisé. Cette annonce a un peu contrarié les caciques de l’opposition venus soutenir son départ du PDG, le parti qu’ils veulent chasser du pouvoir.