Pour lutter efficacement contre la corruption qui gangrène les économies de l’Afrique centrale, 10 pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) organisent à Libreville une rencontre qui leur permettra de mettre en place un Réseau des institutions nationales de lutte anticorruption (Rinac).
Albert Ekom est expert camerounais spécialisé dans la lutte anti corruption. Selon lui, toutes les études réalisées par les institutions de développement démontrent que l’Afrique centrale est la région la plus corrompue du continent. Les pertes pour les économies de la région sont énormes.
« Des études réalisées par des institutions très sérieuses ont montré que l’Afrique centrale – espace CEEAC – perd chaque année 40% de ses ressources à cause de la corruption, explique Albert Ekom, et que nous avons aujourd’hui environ 55 milliards de $ US en flux financiers illicites, donc qui quittent l’Afrique pour d’autres continents. La situation est grave et l’espace CEEAC à lui seul représente environ 1/3 des richesses de l’Afrique. »
Une arme de pouvoir
Originaire du Burundi, Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques affirme que la longévité au pouvoir des dirigeants de l’Afrique centrale fait de la corruption une véritable arme du pouvoir. « Malheureusement, en s’éternisant au pouvoir, regrette-t-il, ils instaurent ces systèmes corrompus qui deviennent des monstres et des fardeaux sur les peuples. »
La création d’un Réseau des institutions anticorruption vise à combattre le phénomène à l’intérieur des Etat mais aussi au-delà des frontières nationales.