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Consommation de stupéfiants : Du chanvre indien, encore et toujours

Il ne se passe pas un jour sans que l’on ne présente des trafiquants de drogue interpellés. Le pire, c’est que malgré les arrestations, les quantités saisies vont en augmentant et de manière vertigineuse.

Le registre des faits divers, ces dernier temps, est alimenté par les viols et vols, les assassinats, les accidents de la circulation et le trafic de drogue. On en arrive même à se demander si lorsqu’un trafiquant est arrêté, des centaines d’autres apparaissent. Selon certains observateurs, «le phénomène prend de l’ampleur à cause de la pauvreté qui s’est accrue ces dernières années dans le pays». «Les réformes menées depuis 2009 ont permis de couper les vivres à ceux qui vivaient frauduleusement au crochet de l’Etat, parfois sans jamais avoir travaillé», indique un habitant d’un village de la province du Woleu-Ntem, expliquant que ceux qui avaient des gros salaires et autres avantages pour entretenir des villages entiers en sont désormais incapables, chacun doit donc se débrouiller pour vivre.

A en croire un journaliste, dans les villages, des pères et mères de familles qui s’adonnaient à la petite agriculture de subsistance ont vu en la culture du chanvre indien une mine d’or. C’est ainsi que, dans les plantations de manioc, d’arachide ou de maïs, le plus souvent réalisées autour des maisons, on retrouve du chanvre indien, présenté aux profanes comme de la mauvaise herbe. «Le phénomène est très développé dans le pays, mais personne n’y prête attention», a-t-il glissé.

Comme ce journaliste, un agent de l’Office central de lutte antidrogue (Oclad), lors d’une opération de sensibilisation des élèves du Lycée technique Omar Bongo, indiquait que les dealers trompent la vigilance des agents postés sur les routes en mélangeant ces substances avec des légumes. «Les camions qui transportent les légumes et autres bananes sont souvent les voies de passage de ces substances. Une fois arrivés à destination, les autres produits n’ont plus d’importance puisque la drogue va rapporter le quintuple de ce que peut rapporter le paquet de feuilles de manioc», soulignait-il.

Si jadis la culture se faisait dans l’arrière-pays alors que les grandes villes servaient de lieux de consommation, il est à noter que l’exode rural et le chômage ont entraîné les uns et les autres à coloniser la périphérie des grandes villes. De plus en plus, on arrête des trafiquants de drogue beaucoup plus proche de Libreville. La demande augmentant, les populations qui se sont lancées dans cette culture se sont aussi rapprochées du marché.

Les jeunes de la tranche de 15 à 25 ans étant les plus accros, le circuit est donc alimenté par les grandes personnes tapies dans l’ombre. «Car c’est de l’argent rapide et cash», précise-t-on. N’empêche, on se demande toujours où vont les quantités qu’on présente régulièrement à la télévision et dans les journaux. N’y a-t-il pas un jeu de dupes dans cette affaire ? Que deviennent les dealers une fois passés à la télévision ? «A dire vrai, même à la prison centrale, il y a le trafic de chanvre. Comment cela fait-il pour y parvenir si les agents ne sont pas complices ?», s’interroge un quidam, comme pour dire qu’il y a anguille sous roche.

Les enfants sont de plus en plus violents parce que grâce à des réseaux, ils se procurent ces substances qui détruisent, à n’en point douter, leur santé physique et mentale. «On l’a vu au lycée technique où il y avait des zones de non droit. Là-bas, filles et garçons fumaient de l’herbe à volonté. Où le trouvaient-ils ?», s’interroge le même bonhomme, rappelant que ce phénomène est nocif pour la jeunesse.

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