Quelques organisations non gouvernementales et des citoyens engagés en faveur de la moralisation de la vie publique, viennent de se constituer partie civile dans la plainte pour corruption et blanchiment de capitaux, lancée par le parquet de Paris contre le directeur de cabinet du président de la République. La démarche vise à renforcer et fortifier la procédure engagée par la justice française.
À la suite de l’information judiciaire ouverte par le tribunal de grande instance de Paris, le 7 août dernier contre Maixent Accrombessi, les membres de la société civile libre nationale et quelques contribuables se sont constitués partie civile. Cette action vise à obtenir la condamnation du susnommé aux peines prévues par la loi. Ainsi, conformément à la hiérarchie des procédures judiciaires internationales, l’acte 1 de cette initiative, consiste à épuiser, en amont, tous les recours au plan local, avant de saisir le parquet de Paris, en vue d’accabler le directeur de cabinet du président de la République.
A travers les ONG On ne m’achète pas, Brainforest et le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance (ROLBG), Marc Ona Essangui, Georges Mpaga, Jonathan Ndoutoume-Ngome, Stéphane Beaubau Boucalt, Auguste Eyene et Sosthène Nguema Nguema exigent que leur soit payée la somme de 1 euro symbolique au titre de dommages et intérêts pour divers préjudices, de procéder au gel, à la saisie et à la confiscation des produits du crime au bénéfice de la République gabonaise conformément aux dispositions de l’article 31 de la Convention des Nations-unies contre la corruption (Convention de Mérida) et de condamner aux entiers dépens.
La justice française cherche, en effet, à savoir si Maixent Accrombessi a perçu de l’argent de la société française Marck en échange d’un marché d’uniformes militaires de 7 millions d’euros (environ 4,66 milliards de francs) passé en 2005. L’enquête porte sur sept virements pour environ 2,3 millions d’euros (environ 1,53 milliards de francs) sur les comptes de sociétés gérées par lui-même ou certains de ses proches. A l’époque des faits, Maixent Accrombessi était conseiller financier du ministre de la Défense nationale, le nommé Ali Bongo. Son avocat, Me Francis Szpiner, soutient pourtant qu’il n’avait pas de pouvoir politique à cette époque-là.
Pour permettre à tout citoyen gabonais s’estimant lésé de rejoindre les personnalités engagées comme partie civile, une liste a été ouverte au siège social du ROLBG au quartier Louis à Libreville.