Après avoir été accueillis par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, jeudi, ce vendredi matin, c’est François Hollande qui reçoit les représentants du Quartet tunisien lauréat du prix Nobel de la paix à l’Elysée. Ce Nobel salue le processus démocratique après la révolution du Jasmin de 2011. Mais la situation dans le pays reste fragile.
Si la Tunisie reste le seul pays rescapé du printemps arabe, de nombreux défis sont encore à relever. Au-delà de recevoir les félicitations de la France, c’est aussi ce que sont venus dire les représentants du Quartet tunisien lauréat du prix Nobel de la paix 2015. Le syndicat UGTT, l’organisation patronale Utica, la Ligue des droits de l’homme tunisienne et l’Ordre national des avocats ont été récompensés il y a une semaine pour leur rôle dans le dialogue national qui a suivi la révolution de 2011.
Jeudi, alors qu’ils étaient reçus par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ce dernier a assuré que la France allait renforcer sa coopération avec Tunis. « La France sera aux côtés de la Tunisie sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan sécuritaire, sur le plan politique, a-t-il rappelé, puisque la réussite de la Tunisie et la nôtre, tout cela est lié. »
En dépit de ses acquis, la Tunisie est une démocratie naissante. Les attentats du musée du Bardo et de Sousse ont démontré que les menaces sécuritaires planent toujours sur le pays.
Encourager l’économie pour affaiblir le terrorisme
Pour éviter que l’insécurité et la crise économique ne torpillent ce modèle tunisien salué par le Nobel de la paix, il faut continuer de soutenir la Tunisie, explique Abdessatar Ben Moussa, l’un des représentants du Quartet et président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme. « L’économie stagne, il n’y a pas d’investissement, et c’est ça je crois le rôle des démocraties occidentales : aider la Tunisie, pas financièrement directement, mais encourager les investissements, encourager le tourisme. Tant qu’il y a du chômage, le terrorisme peut s’accroître, tant qu’il y a la pauvreté aussi, souligne-t-il. Donc c’est ça notre fardeau. Et ce qu’on demande, c’est l’appui sur ces points-là. »
Autre point abordé : une meilleure coopération avec la Libye voisine qui abrite des camps d’entraînement du groupe Etat islamique, auteur des attentats du Bardo et de Sousse.