Après la manifestation des femmes commerçantes à l’ancienne gare routière de Libreville, le mardi 13 octobre dernier, pour protester contre les tracasseries policières et autres rackets imputés aux agents du service de recouvrement de l’hôtel de ville , quatre d’entre elles ont été abusivement arrêtées et sont depuis lors détenues dans les locaux de la préfecture de police de Libreville, où certaines sont gardées en petite tenue.
C’est aux environs de 6 heures du matin que ces commerçantes avaient été interpellées par des policiers, avant d’être conduites à la préfecture de police de Libreville. En effet, dans la journée du 13 octobre courant, les commerçantes du marché Mont Bouet, le principal du pays, ont exprimé leur ras- le-bol face aux extorsions de fonds dont elles sont victimes quotidiennement.
Pour exprimer leur mécontentement, elles se sont rendues en grand nombre à l’ancienne gare routière, située à un jet de pierre de ce marché municipal, où elles se sont pratiquement dévêtues en signe de malédiction contre leurs « bourreaux ». Les commerçantes grévistes, fatiguées d’être la proie facile des contrôleurs véreux ont crié leur désarroi. La corruption a pris des proportions telles que les agents affectés au recouvrement dans les marchés notamment, avancent des alibis bidon, en vue de parvenir à extorquer de l’argent aux commerçants.
Le préfet de police aurait rejeté en bloc toutes ces accusations brandies par les commerçantes, en menaçant de sévir contre celles qui ont osé protester à l’ancienne gare routière de Libreville. « Plusieurs d’entre elles seront poursuivies par la justice, surtout celles qui ont initié ce mouvement désastreux qui terni l’image de la femme », a déclaré le patron de la préfecture de police de Libreville.
Pour sa part, la dynamique gabonaise des femmes s’insurge contre ces pratiques « d’intimidation » et de violation des droits fondamentaux, non sans inviter les autorités compétentes, dont Madame le maire de la commune, à tout mettre en œuvre pour la libération de ces femmes commerçantes arbitrairement détenues. Rappelons que l’an dernier, Madame Valentine Meye, chef de secteur au principal marché du pays, avait été arrêtée et gardée à la à vue à la police judiciaire du 08 au 16 mai, pour avoir dénoncé des abus de tous genres, avant son transfert à la prison centrale le 23 du même mois.
Les commerçantes détenues depuis le 13 octobre dernier sont : Valentine Meye, Okome Mve Rose, Mengue m’Asseko Pascaline et Mekui Angèle.
Aria Starck