Alors que le groupe La Poste S.A, en général, et PosteBank en particulier, traversent une période de tension qui pourrait mener ce fleuron de l’économie nationale à la faillite, le gouvernement a eu la réaction qu’il fallait : limoger Alfred Mabika Mouyama du poste de PDG de l’entreprise.
C’est Michaël Adandé, ancien conseiller du ministre de l’Economie et des Finances (1999-2002) et ancien président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC, 2011-2015), qui a été choisi pour succéder à Alfred Mabika Mouyama.
Depuis plusieurs mois, la presse, relayant les syndicats de l’entreprise, n’a pas cessé de tirer la sonnette d’alarme sur la gestion de La Poste S.A. par son président. Celui-ci a toujours estimé avoir raison sur tout et sur tous. Aujourd’hui, on le sait, «l’Empire Mabika» s’est écroulé… C’est la perte de confiance entre les épargnants et l’établissement bancaire du groupe La Poste S.A. Les épargnants ruent en effet dans les brancards et espèrent retirer leur argent dans les jours à venir.
«L’Empire Mabika» s’est écroulé : les plus optimistes parlent de banqueroute, alors qu’il s’agit d’une faillite
En dépit des assurances qu’il a données à Faustin Boukoubi, le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG), parti «faire le point» avec lui lors d’un entretien le jeudi 15 octobre, Alfred Mabika Mouyama a failli. Le PDG de La Poste S.A est un «roi nu». Sa gestion est aujourd’hui reconnue comme mauvaise tandis que le beau fleuron qu’était La Poste est littéralement au sol ! Selon certaines indiscrétions, il laisse un trou de plusieurs milliards de francs CFA à PosteBank ; «plus de 30 milliards de francs CFA», murmure un haut cadre de la structure qui soutient qu’aucune des autres filiales du groupe «ne respire la santé». Postnet et Western Union-La Poste se portent en effet, elles aussi, très mal.
Depuis plusieurs mois, aux épargnant qui voulaient effectuer un retrait d’argent, il était infiniment répondu : «il n’y a pas de connexion», «il n’y a pas d’électricité», «veuillez repasser demain»… Ainsi qu’on peut le voir dans un reportage publié par L’Union en début de semaine dernière, la gestion Mabika a fait mal à de nombreux épargnants. Le principal dirigeant de La Poste a trop longtemps joué avec le feu et la vérité est là : PosteBank est par terre.
Mabika Mouyama va-t-il répondre de ses actes devant la justice ?
Dans un communiqué publié dans le quotidien L’Union samedi dernier, le gouvernement, à travers le ministère de l’Economie, a tenu à rassurer les épargnants afin qu’ils ne retirent pas leurs «billes».
Pour que La Poste S.A survive, il va falloir que la puissance publique y injecte beaucoup d’argent. Question : Alfred Mabika va-t-il devoir rendre des comptes sur sa gestion devant les instances juridictionnelles compétentes ? Va-t-il devoir expliquer comment il a fait pour que La Poste se retrouve en si mauvaise posture ? Ou va-t-on le laisser poursuivre ailleurs, dans une autre entreprise, sa gestion «à la petite semaine», puisqu’il n’est pas, lui, du courant Héritage et Modernité ?