L’unité de l’opposition gabonaise s’effrite au fur et à mesure que l’on s’approche de l’échéance présidentielle. Alors que certains observateurs présageaient l’hypothèse d’une candidature unique, la division au sein même de l’Union Nationale se fait de plus en plus ressentir.
Visiblement, l’avenir politique de notre pays promet de nombreux épisodes tant dans le camp au pouvoir que dans l’opposition. Après le vent qui a secoué le Parti Démocratique Gabonais, notamment avec le conflit entre les Mogabistes et Modernistes, le tour est revenu à l’opposition de s’attaquer et de se contre-attaquer.
Finalement, en politique, « l’ami d’aujourd’hui est l’adversaire de demain et l’adversaire d’aujourd’hui est l’ami de demain ». Ce n’est pas le président Zacharie Myboto qui nous dira le contraire. En effet, dérangés par le rôle de « trouble-fête » que joue l’ancien président de la commission de l’Union Africaine dans l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon, les Unionistes qui ont longtemps voulu stopper Jean Ping dans sa course au fauteuil présidentiel, viennent de déclarer officiellement la guerre aux Souverainistes Pinguistes, la branche très proche de Jean Ping, à travers leur tribune « Echos du Nord ».
Le pas vient d’être franchi avec la publication d’une lettre de René Ndemezo’o Obiang adressée au président équato-guinéen dans laquelle l’ancien député de la commune de Bitam défend l’hypothèse d’une présidentielle en 2016 sans candidature fang et que cette communauté se rangerai derrière un candidat issu d’un autre groupe ethnique en la personne de Jean Ping. Il précise toutefois dans ce courrier que « ce soutien nécessite qu’une véritable négociation soit menée au préalable avec l’intéressé, en présence de votre Excellence, pour garantir les intérêts légitimes de la communauté fang, aussi bien en matière de projet de développement que dans le domaine du placement des cadres ».
Alors que les mésententes entre « partisans du changement » étaient encore plus ou moins discrètes, la publication de cet article vient mettre au goût du jour le malaise qui règne entre deux groupes qui se réclament pourtant de l’Union Nationale (Unionistes et Souverainistes Pinguistes) mais dont les prises de position diffèrent sur plusieurs sujets tel que la participation à la révision de la liste électorale.
La réaction des Pinguistes ne se fera donc pas attendre dans l’un des journaux acquis à la cause de l’ancien président de la commission de l’Union Africaine.