Les estimations concernant la participation à l’élection présidentielle divergent en Côte d’Ivoire. Alors que la Commission électorale indépendante (CEI) avance le chiffre de 60%, une organisation de la société civile mandatée pour observer le scrutin, juge qu’il s’agirait plutôt de 53% de votants.
Après un souci biométrique, y a-t-il une difficulté arithmétique à la CEI ? Tandis que la Commission électorale indépendante annonçait un taux de participation autour de 60 % lundi en début d’après-midi, dans la soirée la Plateforme des organisations de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (Poeci) publiait un communiqué dans lequel ce taux de participation était moindre.
La Poeci estime en effet que ce taux serait plutôt de 53 % avec une marge d’erreur de plus ou moins 1,8 %. Sept points de moins donc que les estimations de la CEI pour cette organisation qui, avec l’agrément de la commission, a disposé à travers le pays et dans un échantillonnage de 755 bureaux de vote représentatifs des observateurs qui ont suivi le scrutin de bout en bout jusqu’au dépouillement final.
S’il s’avérait juste, ce taux de participation de 53 % resterait un score tout à fait honorable pour ce scrutin. Peut-être un peu plus proche des réalités d’une élection avec peu de suspens et pour laquelle une partie des électeurs ivoiriens n’a pas jugé bon d’aller aux urnes.
Comment la Poeci est-elle parvenue à ce chiffre?
Marie Paul Kodjo, porte-parole de la Poeci
■ « A chaque niveau de compilation, il y a un contrôle »
Daloa à l’instar du reste du pays est dans l’attente des résultats de l’élection présidentielle. Lundi encore, au siège de la Commission électorale indépendante (CEI) locale, on s’activait pour rassembler les résultats des bureaux de vote de la région.
Dans son bureau, Issouf Doumbia, président de la CEI de la région du Haut-Sassandra, est accroché au téléphone. Il s’assure que les procès-verbaux de tous les bureaux de vote ont été effectivement été transmis à la commission centrale afin de procéder à la compilation. Une étape très importante pour la crédibilité du scrutin. « A chaque niveau de compilation, il y a un contrôle, explique-t-il. Puisqu’il y a un dépouillement qui est fait au sein même du bureau de vote et puis les résultats obtenus dans ce bureau de vote sont tous transmis au niveau local qui les additionne. Mais en additionnant, ils contrôlent la sincérité de ces procès-verbaux par rapport aux suffrages réellement exprimés dans le bureau de vote. »
L’élection présidentielle de dimanche dernier est la première depuis la crise post-électorale de 2011 qui a beaucoup affecté l’ouest du pays. Le taux de participation demeure l’enjeu principal du scrutin. En effet, une partie de l’opposition ivoirienne avait appelé au boycott massif. Aujourd’hui, les Ivoiriens attendent impatiemment les résultats.