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Développement des infrastructures : Les pistes de Cédric Achille Mbeng Mezui

Intervenant à la faveur d’une table ronde organisée récemment en France, ce jeune compatriote, fonctionnaire à la Banque africaine de développement (Bad), a suggéré le recours aux marchés financiers africains pour le financement des grands travaux.

A l’initiative de la Banque de France et de l’Agence française de développement (AFD), une table ronde s’est récemment tenue au ministère français des Finances à Paris, sur le thème : «La finance africaine en mutation». Un échange auquel a notamment participé un jeune compatriote, économiste, fonctionnaire à la Banque africaine de développement (Bad). L’intervention de Cédric Achille Mbeng Mezui a porté sur l’approfondissement des marchés financiers africains pour le financement des infrastructures. Rappelant les progrès du continent sur la dernière décennie, il a souligné qu’il reste à trouver environ 50 milliards de dollars chaque année pour combler le déficit de financement des infrastructures. «La question centrale est aussi de savoir combien l’Afrique peut mettre sur la table pour combler ce déficit et quelles sont les ressources financières disponibles», a-t-il dit.

Selon lui, il y a environ 500 milliards de dollars au niveau des réserves de changes, 479 dans les fonds de pensions, 121 dans les fonds souverains, 53 de la diaspora et près de 1000 milliards dans les banques du continent. En somme, le déficit ne fait pas 5% des ressources disponibles. «Le problème ce n’est l’argent», a-t-il estimé, ajoutant : «La priorité est de réduire la perception du risque sur le continent». Et pour cause : en Afrique, moins de six pays sont classés «investment grade», au regard de l’environnement des affaires, de la préparation des projets, des politiques macroéconomiques et de l’implication du secteur privé domestique. «Il revient aux Etats de réduire le risque idiosyncratique», a-t-il lancé. Dans le même sens, Cédric Achille Mbeng Mezui s’est appesanti sur le besoin de moderniser les systèmes financiers et favoriser la maîtrise de techniques modernes de transaction. «De quels systèmes financiers avons-nous besoin pour transformer nos économies ?» s’est interrogé l’auteur de «Transformer le Gabon – scénario de la panthère ou de l’écureuil» et «Structured Finance–conditions for infrastructure project bonds in african markets».

En effet, depuis une décennie, la finance africaine est en pleine mutation en raison notamment des innovations financières (banque mobile) et du développement de nouveaux acteurs (micro-finance, groupes régionaux panafricains). Soutenu et encadré par les autorités publiques, ce processus peut devenir un facteur clé de croissance et de réduction de la pauvreté en lien avec l’inclusion financière.

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