Deux jours après la réunion de Genève, qui a réuni 17 pays, dont l’Iran, autour de la même table pour parler de la Syrie, le numéro un iranien l’ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot dans les affaires du pays, a rejeté toute idée de changement imposé de l’extérieur en Syrie.
Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Devant les ambassadeurs d’Iran en poste à l’étranger, l’ayatollah Ali Khamenei a répété que l’Iran n’acceptait pas que d’autres pays imposent un changement du régime en Syrie. Une position déjà défendue par le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, à Vienne.
Mais l’ayatollah Khamenei a été très clair en affirmant que la priorité était d’empêcher l’envoi d’armes aux groupes rebelles syriens : « Ça n’a pas de sens que des gens de différents pays se réunissent pour décider quel doit être le système politique dans tel pays ou que telle personne doit être là et une autre non. C’est un précédent dangereux qu’aucun pays dans le monde ne peut accepter. La solution, c’est de mettre un terme à cette guerre. Il faut arrêter de donner des armes aux groupes rebelles pour qu’un climat calme et serein s’instaure et qu’il y ait des élections, et à ce moment-là, les gens éliront qui ils voudront. »
L’Iran soutient financièrement et militairement le régime du président Assad et a fortement augmenté le nombre de ses conseillers militaires sur le terrain. Téhéran accuse les pays occidentaux et arabes d’aider les rebelles en leur envoyant des armes et de l’argent, comme viennent de le faire les Etats-Unis.
L’ayatollah Khamenei a également rejeté toute idée de dialogue bilatéral sur les questions régionales avec les Etats-Unis en affirmant que les objectifs des deux pays étaient opposés à 180 degrés.