Deux livres sortent en Italie dans lesquels sont dévoilés la gabegie, les privilèges et la malveillance régnant au Vatican.
« Chemin de croix ». C’est le titre du nouveau livre du journaliste italien Gianluigi Nuzzi, celui par qui le scandale arrive lorsqu’il s’agit du Vatican. Son précédent ouvrage, « Sua santità », avait fait éclater l’affaire Vatileaks en rapportant les fuites émanant du majordome de Benoît XVI. Il présente cette fois le chemin de croix de François pour réformer la Curie romaine et surtout mettre de l’ordre dans ses affaires économiques et financières.
On y trouve la confirmation de ce que l’on sait déjà. Elles sont traitées au Vatican sous le signe d’une trinité particulière : privilèges, malveillance et incompètence. Sombre bilan également dressé dans « Avarice », livre écrit par le journaliste Emiliano Fittipaldi et sortant au même moment. Leur lecture permet un constat identique : les souverains pontifes passent, mais la gabegie et l’opacité demeurent.
Les exemples abondent. Des cardinaux vivant dans des appartements de plusieurs centaines de mètres carrés pour des loyers modiques au train de vie fastueux de l’ancien secrétaire d’Etat n’hésitant pas à dépenser près de 24.000 euros pour descendre en hélicoptère dans le sud de l’Italie, rien qui n’ait déjà défrayé la chronique ces dernières années. Ce qui est plus intéressant, en revanche, c’est d’apprendre les « pertes dues à des différences d’inventaire » avec des « trous » de 700.000 euros au supermarché du Vatican et de 300.000 euros à sa pharmacie.
Trous qui s’ajoute à celui de 800 millions d’euros de son système de retraite. Sans compter les dépenses hors de contôle déplorés par François, suite à l’augmentation de 30% du nombre d’employés au Vatican en 5 ans. Quant au denier de Saint-Pierre -les dons des fidèles, il est consacré à près de 80% au fonctionnement bureaucratique de la Curie, qui en matière de gestion a surtout fait preuve d’incurie.
L’actuel Pape, comme son prédécesseur, apparaît dans ces deux livres complètement impuissant. Il est même enregistré à son insu lors d’une réunion à huis-clos. Cela n’entame pas sa volonté de réforme de l’Etat de la Cité du Vatican. Un Etat qui, si il était dans l’Union européenne, aurait très certainement reçu depuis bien longtemps la visite de la Troika.
@VincentCollen