Le gouvernement gabonais, garant de la paix sociale et de l’unité nationale a saisi le procureur de la République contre l’hebdomadaire la Loupe pour trouble à l’ordre public, incitation à la haine, annonce mercredi un communiqué signé de son porte-parole, Alain Claude Bilié By Nzé.
« L’éditeur de presse, l’imprimeur, l’hébergeur ou le diffuseur sont solidairement responsables des délits commis en matière de presse écrites, numérique ou audiovisuelle », rappelle M. Bilie By Nze.
« Sont poursuivis comme auteurs des délits commis en matière de communication écrite, numérique ou audiovisuelle à savoir le directeur de publication, le rédacteur en chef ou l’auteur de l’article », poursuit le communiqué.
« Au regard de tout ce qui précédé, il apparait que les écrits de l’hebdomadaire la Loupe, qui sont d’une extrême gravité, portent atteinte à la paix, à l’unité nationale et à la cohésion sociale », a dit Alain Claude Billié By Nzé.
En effet, dans sa parution de mardi dernier, l’hebdomadaire la Loupe écrit en sa page une « En 2015, il n’y aura plus de gabonais… ».
Dans le développement de son article, le journal la Loupe, se saisissant grossièrement d’une information qu’il attribue aux services de l’immigration, indique qu’ « il n’y aurait quasiment plus de gabonais autochtones dans les quartiers Petits Paris, Mont Bouet (quartiers en majorité peuplés des ressortissants de l’Afrique de l’ouest (ndlr)».
Le journal indique également que cette situation serait « le grand projet de l’actuel chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, de son directeur de cabinet, Maixent Accrombessi, de son chef de cabinet Liban Soleman et de Sylla Habib et autres gabonais d’occasion ».
En outre l’auteur de l’article précise qu’« il est urgent de tirer la sonnette d’alarme. Ailleurs, cet abus de pouvoir est réglé avec des bombes et autres actions kamikazes, heureusement les Bongo ont réduit des gabonais à des êtres qui ne savent nullement fabriquer une bombe ».
Selon le porte-parole du gouvernement, « ces propos, d’une extrême gravité, appelant à la xénophobie, à la violence, à la haine et au meurtre, ne sont pas sans rappeler la tristement célèbre radio mille collines qui a conduit aux génocides, aux guerres ethniques et religieuses ».
C’est pour la seconde fois que l’hebdomadaire La Loupe est poursuivi en justice par les autorités gabonaises. L’année dernière, ce sont les avocats du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba qui ont trainé le journal en justice pour diffamation contre le président de la République.
Christian Balade & Xinhua