Suite à l’article intitulé « En 2025, il n’y aura plus de gabonais… » paru le mardi 03 novembre 2015 et « pour l’impact négatif qu’il pourrait avoir sur la cohésion nationale », le gouvernement de la République a décidé d’ester en justice l’hebdomadaire satirique pour « violation de la Constitution » et pour « l’extrême gravité » de ses écrits.
C’est un communiqué issu du gouvernement, paru le 4 novembre 2015 dans le quotidien d’information généraliste l’Union qui annonce la décision du gouvernement de poursuivre en justice l’hebdomadaire satirique La Loupe pour sa « grossière manipulation visant à monter les communautés nationales les unes contre les autres » et pour la « violation de la Constitution ».
L’hebdomadaire a aligné une série d’allégations capable, d’attiser la « xénophobie, la violence, la haine et le meurtre » selon le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze l’article « En 2025, il n’y aura plus de gabonais… ».
En effet, dans son article, « En 2025, il n’y aura plus de gabonais… » l’hebdomadaire écrit « avec la progression fulgurante de la nébuleuse « Etat islamique en Afrique de l’Ouest » (ex. Boko Haram), nul besoin d’être paranoïaque pour s’inquiéter sérieusement (du sort réservé au Gabonais). « En 2025, il n’y aura plus de gabonais autochtones dans la zone de « Petit Paris-Mont Bouët», résume l’hebdomadaire ajoutant, « c’est certainement cela le grand projet d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi, Liban Soleman, Sylla Habib et autres « Gabonais d’occasion » qui ont pris notre pays en otage.»
Inquiet de ce que « cet article de presse constitue donc une grave violation de la Constitution, un trouble manifeste de l’ordre public, de même qu’une violation flagrante des dispositions de l’article 63 de l’ordonnance n°18/PR/2015 portant condition d’exercice de la liberté de la communication en République gabonaise », le gouvernement a décidé de saisir le procureur de la République pour trouble à l’ordre public, incitation à la haine, appel au meurtre et à la désobéissance civile. Comme à l’accoutumé, La Loupe fait l’objet d’une nouvelle poursuite judiciaire. Mais quand est-ce que s’arrêtera ce jeu de force entre les deux parties ?