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Divungui à Port-Gentil : Adere, Etat civil d’Ali Bongo et présidentielle 2016

Les Port-Gentillais sont venus par centaines à l’esplanade Roger Butin, dans le 4e arrondissement, écouter le président de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere) qui y animait une causerie politique, le 7 novembre dernier.

Comme il fallait s’y attendre, Didjob Divungui Di Ndinge a commencé par éclairer le public sur la confusion qui règne aujourd’hui au sein de son parti, aujourd’hui scindé en deux : l’aile dont il est le président et la frange conduite par Florentin Moussavou. «Il faut simplement comprendre que toutes ces manœuvres de déstabilisation, de fractionnement et même de liquidation des partis politiques sont ourdies par le pouvoir en place, celui qui gouverne ce pays depuis bientôt 50 ans», a-t-il indiqué avant de fustiger l’attitude de Florentin Moussavou qui «au mépris des dispositions statutaires et réglementaires a organisé avec quelques militants et sympathisants un pseudo-congrès à Port-Gentil, le 6 décembre 2014», l’ayant porté à la tête du parti. Mais le 5e congrès ordinaire, tenu à Libreville du 19 au 20 décembre a quant à lui élu Didjob Divungui Di Ndinge comme président, et exclu du parti tous les militants ayant pris part aux assises de Port-Gentil, pour «indiscipline avérée et troubles dommageables au parti».

L’ancien vice-président d’Omar Bongo a également rappelé que c’est lors du conclave de Libreville qu’il avait été décidé de rompre avec la majorité républicaine pour l’émergence pour rejoindre l’opposition radicale, avec l’adhésion au Front de l’opposition pour l’alternance. «Florentin Moussavou se complaît à se présenter comme président de l’Adere à la faveur de cette confusion. Cette confusion est entretenue par le pouvoir en place parce que cette frange s’inscrit dans la majorité républicaine pour l’émergence», a dénoncé Divungui Di Ndinge.

Dans un État voyou, tout est possible

Celui-ci s’étonne de l’entêtement des dissidents malgré la décision du tribunal de Libreville qui, le 8 mai 2015, a invalidé le congrès de Port-Gentil, déclarant Florentin Moussavou irrecevable en son action pour défaut de qualité à agir. Le même tribunal a, en revanche, validé le congrès ayant élu Divungui, invalidant toutefois cette élection avant d’ordonner la tenue d’un congrès électif. Toute chose qui a conduit l’Adere de Didjob à interjeter appel. «En attendant le jugement de la Cour, les Gabonais ne doivent pas se laisser distraire ni verser dans la confusion. Il n’y a à ce jour qu’une seule Adere, celle qui a tenu le 5e Congres à Libreville et qui a élu le président Didjob Divungui Di Ndinge. Nous constatons malheureusement que Florentin Moussavou et consorts persistent dans leurs errements. Il s’agit de la race de ces compatriotes qui font des partis politiques leur fonds de commerce. Vous comprendrez aisément que cette imposture vient d’être couronnée par le pouvoir en place qui instrumentalise ces compatriotes-là, avec la nomination au sein du gouvernement de la dernière chance de Florentin Moussavou comme ministre de l’Éducation nationale. C’est pour vous dire, dans un État qui s’installe dans le non droit, dans un État voyou, tout est possible», a martelé l’orateur.

Crise multisectorielle et président «sans papier»

Faisant le point sur l’État du pays, Didjob Divungui Di Ndinge a estimé que celui-ci traverse une crise multisectorielle sans précédent. Celle-ci se manifeste sur le plan politique par «l’exclusion qui affaiblit le lien de citoyenneté entre les citoyens d’un même pays». Situation qui, selon lui, substitue la discrimination, la solidarité clanique à l’unité nationale. Sur le plan institutionnel, cette crise est matérialisée par le maintien au pouvoir d’un président «sans papier» qui «s’est fait établir un faux acte de naissance et l’a utilisé pour l’élection présidentielle de 2009. Des actes punis par la loi et dont il doit répondre devant la justice». Pour Divungui, ce fait, «unique au monde illustre la situation actuelle de notre pays de manière emblématique et même dramatique».

Caisses de l’État vides et transparence avant toute élection

Les affres de la crise se font également ressentir sur les plans économique, social et culturel, à en croire le président de l’Adere qui dénonce, pêle-mêle, la corruption, l’enrichissement illicite, le détournement des deniers de l’État. «Les caisses de l’État sont vides, a-t-il laissé entendre, les administrations ne fonctionnent presque plus, au profit des agences véritables officines pour la captation des richesses de notre pays». Les hôpitaux qui manquent de tout, l’éducation en panne, les problèmes de transport et de logements sont bien, à en croire Divungui, le signe que «le pays est dans le chaos». Situation dans laquelle se complait à le voir «la dictature rampante» incarnée par «un pouvoir qui cultive l’ignorance, la pauvreté et la peur pour mieux asservir le peuple».

Même s’il reconnaît qu’il est impossible d’avoir un système électoral parfait, le président de l’Adere exige cependant la mise en place des conditions de transparence avant toute élection. «Nous ne pouvons pas aller à l’élection avec un adversaire qui n’a pas de papier. Nous demandons le retour à la constitution de 1991 avec une élection à deux tours et la limitation des mandats. Par ailleurs, il est impérieux que soient revues de fond en comble la composition de la Cenap et celle de la Cour constitutionnelle», a-t-il déclaré avant d’ajouter «Je n’accompagnerai personne aux élections dans les conditions actuelles parce que je sais que c’est peine perdue. Ce qui s’est passé en 1993, en 1998 et en 2009 va se passer en 2016».

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