Dans une interview accordée à nos confrères de Gabon d’abord, l’ancien Premier ministre fait le point sur ses relations avec ses enfants, notamment l’actuel ministre du Travail, Simon Ntoutoume-Emane.
Dans un entretien de six pages à l’hebdomadaire Gabon d’abord, Jean-François Ntoutoume-Emane se prononce sur «l’état de la nation». Globalement, il y évoque sa collaboration avec Omar Bongo, son soutien à Ali Bongo en 2009 et les revers accumulés par le pays ces six dernières années, invitant ainsi le président de la République à «quitter le pouvoir».
Au sujet de sa rupture d’avec le PDG, l’ancien Premier ministre y va sans faux-fuyant. Saillant, il s’épanche sur les risques que son positionnement fait courir à Simon Ntoutoume-Emane, l’actuel ministre du Travail : «Il n’est pas né ministre, que je sache !», dit-il. Sans tabou, il relève que son fils est majeur, soulignant qu’«il ne forcera aucun de ses enfants à le suivre». «Ceux qui trouvent leurs intérêts et leur idéal ailleurs ou là où ils sont, y resteront naturellement, et ils ne seront pas moins mes enfants», dit-il. «Des membres de familles célèbres sont certains dans l’opposition dite radicale, d’autres au PDG ou dans la majorité dite présidentielle», relève-t-il, ajoutant : «Quelque soit leur bord politique, aucun d’entre eux n’a trahi son géniteur ou son père adoptif, tant que ces derniers étaient en vie».
Le fondateur du Mouvement démocratique et patriotique pour la refondation (MDPR) affirme, avec assurance, qu’un bon nombre de ses enfants et neveux seront là où il sera tant qu’il sera en vie. «Ce n’est pas une maigre consolation, croyez-moi, et l’histoire nous apprend, sous toutes les latitudes, que l’avenir est rarement avare à l’égard de ceux qui ont choisi, à un moment donné, le camp de l’honneur et de la dignité», lâche-t-il, concluant ce chapitre par un propos d’Omar Bongo : «La recherche effrénée du veau d’or, autrement dit de l’argent et des biens matériels, qu’occulte souvent un certain carriérisme, est la caractéristique de l’âme des girouettes et des mercenaires dont, naturellement, la fidélité à un homme ou à un idéal n’est guère garantie. Je ne doute pas que l’actuel chef de l’Etat l’ait aussi appris de son père».