Il y a 55 ans, le Gabon sortait de ses terres sa première tonne d’uranium. Depuis, l’exploitation d’uranium au Gabon a pris fin en 1999. A l’occasion de cet anniversaire, d’anciens ouvriers de la Comuf devenue Areva se sont réunis en assemblée générale samedi 23 janvier à Libreville. Ils exigent d’être indemnisés par Areva pour avoir été exposés à de fortes radiations.
Ils sont tous vieux et disent être malades. Ils estiment avoir été exposés durant leur carrière à de fortes radiations d’uranium.
Le témoignage de cet ancien ouvrier de la Comuf est poignant : « Je transportais la boue à l’usine. C’était du minerai pur. J’étais seul au fond des mines. Actuellement, je suis malade : des boutons qui sortent de mes deux pieds enflés. Ils ont vu à la biopsie que c’est une tumeur. Mais jusqu’alors, ils ne réagissent pas. Voilà le papier qu’ils m’ont donné. Je suis abandonné par Areva. Ils ne se sont pas occupés de moi. »
Autre témoignage : « J’étais chargé de boutefeu, c’est-à-dire l’utilisation des explosifs. J’ai le cœur gros. Mon cœur est gros. Ma tension va jusqu’à 21. »
« 440 personnes sont décédées »
Sous la pression des ONG internationales et d’anciens salariés français, Areva a fini par créer un Observatoire de santé en 2010. Cinq ans après, cet Observatoire n’a pas encore décelé un seul cas de maladie liée à l’uranium.
« 440 personnes sont décédées. Sur les 440, il y en a 325 qui sont mortes d’infection pulmonaire. C’en est trop. Aujourd’hui nous disons trop, c’est trop », a déclaré le président du Mouvement des anciens travailleurs de la Comuf.
A ce jour, le collectif ne veut plus entendre parler de l’Observatoire de santé d’Areva. Il exige une indemnisation de tous les anciens travailleurs et leurs ayants droit.