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Gabon – France : comment tout est rentré dans l’ordre entre Manuel Valls et Ali Bongo Ondimba

Entre Manuel Valls et Ali Bongo Ondimba, on a frisé la crise diplomatique. Mais les deux hommes se sont rencontrés et tout est rentré dans l’ordre.

Libreville et Paris avaient hâte de passer à autre chose. Moins d’une semaine après les propos polémiques de Manuel Valls – le 16 janvier, il avait maladroitement déclaré sur un plateau de télévision qu’Ali Bongo Ondimba avait été élu, certes, mais pas « comme on l’entend » -, le Premier ministre français et le président gabonais se sont retrouvés, dans la soirée du 21 janvier, en marge du Forum économique de Davos (Suisse).

Rencontre en marge de Davos

Une rencontre d’un peu moins d’une heure, organisée à huis clos dans un bureau de l’aéroport de Zurich, où l’ambiance s’est rapidement détendue. Manuel Valls y a mis les formes : face au chef de l’État gabonais, il s’est immédiatement excusé de sa bourde, arguant de sa fatigue après plus de trois heures d’émission.

Cette rencontre a été discrètement organisée, dès le 17 janvier, par Libreville et Paris. Quelques heures après la diffusion des propos de Manuel Valls, la cellule africaine du Quai d’Orsay, les conseillers de Matignon et l’ambassadeur du Gabon en France, Germain Ngoyo Moussavou, sont entrés en contact pour lancer l’opération déminage. Le 18 janvier, une réunion était organisée entre Ngoyo Moussavou et les conseillers de Valls. Objectif : « Tourner au plus vite la page de cet incident malheureux », explique-t-on à l’Élysée.

La crise diplomatique évitée de justesse

Si l’épisode est aujourd’hui clos, la sortie du Premier ministre français a bien failli provoquer une crise diplomatique. À Libreville, deux camps se sont opposés, dès le lendemain matin, quant aux suites à donner à l’affaire.

D’un côté, certains collaborateurs d’Ali Bongo Ondimba, qui voulaient absolument en découdre et souhaitaient le rappel de l’ambassadeur. De l’autre, la ligne modérée et pragmatique, défendue par Germain Ngoyo Moussavou lui-même et, surtout, par Emmanuel Issoze-Ngondet, le ministre des Affaires étrangères. C’est cette dernière ligne qui a finalement pris le dessus : utiliser les voies diplomatiques pour manifester de manière ferme l’irritation des autorités gabonaises. En évitant toute escalade.

Car l’incendie provoqué par les propos de Manuel Valls ne servait ni Paris ni Libreville, où les discours en provenance de Paris sont toujours très commentés. De fait, les mots de Manuel Valls ont été copieusement relayés par l’opposition, qui n’a pas manqué d’utiliser la polémique contre Ali Bongo Ondimba. Tout le monde s’en serait bien passé.

Claire Rainfroy

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