Sérieux à défaut de briller, Gaël Monfils a dominé le Russe Andrey Kuznetsov (7-5, 3-6, 6-3, 7-6). Le voilà en quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem pour la septième fois.
Son tableau laissait espérer depuis quelques jours qu’il ne raterait pas le coche et Gaël Monfils s’est remarquablement appliqué à ne pas gâcher. Après Sugita (124e), Mahut (63e) et Robert (225e), il a réglé son compte ce lundi à Andrey Kuznetsov (74e). Sans un coup plus haut que l’autre, à l’exception de ce plongeon à la Superman effectué à 2-2 au deuxième set, qui ne lui permit pas de remettre son coup de défense en jeu mais qui nécessita une interruption médicale d’une petite dizaine de minutes pour soigner la main abîmée.
«Je crois que ce n’est pas cassé, enfin j’espère, commenta Monfils sur le court. Ça fait mal mais ça va. Je suis sûr que ça ira pour le prochain match.» Peut-être que la douleur, ou la peur rétrospective, eut un effet sur sa production, toujours est-il que le Français se mit à jouer avec un peu moins d’intentions et de poids pendant quelques minutes, le temps pour Kuznetsov et ses solides frappes à plat de revenir à une manche partout.
«J’espère avoir une magnifique deuxième semaine»
Mais si le Russe, pourtant champion de Wimbledon juniors en 2009, n’est toujours pas entré dans le top 50 à 24 ans, c’est sans doute parce qu’il ne bénéficie pas (encore ?) d’un mental en acier trempé. Dans les moments importants, il ne se sublime pas vraiment. Plus complet, appliqué de bout en bout, Monfils ne pouvait manquer l’occasion qui lui était offerte d’atteindre le tout premier quart de finale de sa vie à Melbourne. Son septième en Grand Chelem.
A peine le match conclu que son esprit y était entièrement dédié : «C’est vrai, je suis déjà concentré sur mon quart de finale. J’ai eu une très bonne première semaine et j’espère avoir une magnifique deuxième semaine.» L’y reverra-t-on plonger et se retrouver à l’horizontale, totalement parallèle au sol ? D’ailleurs, comment ça se passe, dans sa tête, quand il se lance à l’assaut d’une balle lointaine au péril de son intégrité physique ? «Je ne sais pas, j’y vais, je suis un compétiteur. Parfois, je crois que je peux l’avoir alors j’y vais. Je vole. Mais je ne le fais pas à l’entraînement, uniquement en compétition, ça suffit !»
J. Re., à Melbourne