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Cameroun : au moins 32 morts dans plusieurs attentats sur un marché

Il s’agit de l’une des pires attaques visant cette région. Selon une source, quatre kamikazes, des jeunes filles, seraient responsables de ces attentats.

Au moins trois attentats suicides ont visé le marché d’un village de l’extrême nord du Cameroun. Au moins 32 personnes ont été tuées. Il s’agit de l’une des pires attaques visant cette région régulièrement pertubée par les islamistes nigérians de Boko Haram.

Ces attentats, parmi les plus meurtriers ayant frappé le Cameroun depuis le début des attaques des islamistes en 2013, ont visé le marché de la localité de Bodo, proche de la frontière avec les bastions nigérians de Boko Haram, qui a rallié l’organisation État islamique (EI). « Le premier bilan fait état de 32 morts et 86 blessés », a déclaré le gouverneur de la région de l’Extrême Nord, Midjiyawa Bakari. Un triple attentat suicide a été évoqué dans un premier temps. Une source locale évoquait quant à elle quatre kamikazes, des jeunes filles.
De plus en plus d’adolescentes parmi les kamikazes

Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, quelque 1 200 personnes – dont 67 militaires et trois policiers – ont été tuées dans des attaques et des attentats dans la région de l’Extrême Nord, selon un bilan publié début janvier par le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Les autorités camerounaises ont comptabilisé plus de 30 attaques suicides.

Elles sont de plus en plus souvent perpétrées par des adolescentes ou des femmes. Les marchés, particulièrement animés en Afrique et lieux de vie par excellence sur le continent, sont régulièrement pris pour cible. Pour contrer les kamikazes, les autorités ont banni le port du voile intégral dans plusieurs régions du Cameroun, ce vêtement servant régulièrement à dissimuler des ceintures d’explosifs. Le Tchad voisin, lui aussi la cible de Boko Haram, a interdit le voile intégral sur l’ensemble de son territoire.
Boko Haram affaibli, mais toujours combattant

Depuis le début de l’année, la région de l’Extrême Nord a déjà été la cible de deux attentats suicides contre des mosquées, faisant respectivement 12 et 4 morts les 13 et 18 janvier. Les imams et les chefs traditionnels sont souvent ciblés par les islamistes du fait de leur hostilité au djihadisme et à la violence. Le Cameroun a renforcé sa présence militaire en 2013 à la frontière nigériane pour endiguer la montée en puissance des islamistes après avoir laissé passer, pendant des années, les combattants de Boko Haram.

Actifs dans le nord-est du Nigeria, ceux-ci se servaient du nord du Cameroun voisin comme base arrière et lieu d’approvisionnement en armes, véhicules et marchandises. Le Cameroun est ensuite passé à l’offensive dans le cadre de la coalition régionale militaire formée avec le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Bénin pour combattre les islamistes. Depuis fin novembre, l’armée camerounaise mène dans plusieurs localités frontalières des opérations « de ratissage » pour affaiblir les jihadistes nigérians qui restent très actifs entre le nord-est du Nigeria et l’extrême-nord du Cameroun. De sources concordantes, ces actions ont beaucoup affaibli les capacités du groupe islamiste qui n’est plus engagé dans des confrontations frontales avec les troupes camerounaises, mais multiplie les attaques suicides.

Depuis juillet, plusieurs attentats attribués à Boko Haram ont visé des villes de l’extrême-nord camerounais. Plusieurs autres ont été déjoués ces dernières semaines dans la région. Au Nigeria, l’insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009.

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