La Société nationale des hydrocarbures du Gabon tente de sortir du rouge.
Suite à une gestion jugée «très personnelle et coûteuse» voire «suicidaire», la Société nationale des hydrocarbures du Gabon (SNHG), plus connue sous le nom de Gabon oil company (Goc), n’en a pas fini avec les difficultés d’ordre financier. Placée sous administration provisoire depuis octobre dernier, en attendant les résultats de l’audit diligenté par les pouvoirs publics, l’entreprise pétrolière publique continue de chercher les voies et moyens pour sortir de son marasme. Avec son nouvel administrateur, Arnauld Engandji, dont le mandant a été prolongé jusqu’au 30 avril prochain, la SNHG espère se hisser au niveau d’autres juniors du secteur, ou du moins peser moins sur le portefeuille de l’Etat, d’autant que ses effectifs, estimés à plus de 130 agents, est une véritable préoccupation.
En réalité, à la SNHG, la question des effectifs est loin d’être la véritable préoccupation. L’entreprise se révèle être un piètre opérateur. Depuis la reprise du champ d’Obangue par Addax Petroleum en janvier 2014, elle n’opère plus uniquement que sur Remboué. Or, ce puits, marginal et largement pompé dans le passé par PanAfrican Energy puis Addax, est loin d’être rentable. Pis, rapporte Africa energy intelligence, depuis l’obtention de ce puits, la SNHG a consenti une dépense 30 milliards de francs de dépenses. Cet argent a servi, en grande partie, à régler son principal sous-traitant, Schlumberger, avec lequel l’administrateur actuel aurait engagé des négociations pour un renoncement aux frais mensuels qu’elle aurait dû percevoir pour la mise en fonction d’une station de production qui n’aurait pas coûté moins de 424 millions de francs par mois. C’est donc une économie d’environ 7,2 milliards de francs que devrait faire la SNHG, qui ne devrait désormais débourser qu’un peu plus de 60 millions de francs pour couvrir les frais irrécupérables de la société franco-américaine de services.
Outre la révision du contrat avec Schlumberger sur le gisement Remboué, qui ne permet de produire actuellement que 300 barils par jour, la SNHG aurait placé ses espoirs sur le gisement Mboumba, jadis propriété de Total Gabon, et dont le contrat arrive à terme après 20 ans d’exploitation. Avec une production journalière estimée à 1 000 barils, ce puits pourrait permettre à la SNHG de sortir du rouge. Reste à signer un contrat d’exploitation et de partage de production avec le ministère des hydrocarbures.