Privés de salaires depuis trois mois, les membres du collectif des employés de l’entreprise de sous-traitance pétrolière menacent de «prendre leurs responsabilités» à la fin du mois en cours.
Les employés de STSI Boccard ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ils ont lancé un ultimatum à leur direction générale, lors d’une assemblée générale tenue récemment à Port-Gentil. Cette décision a été communiquée aux autorités locales «afin que nul ne soit surpris par les initiatives que prendront les employés de Boccard pour défendre leurs droits, devant l’apathie et la démission des administrations du Travail et de la Justice».
Les employés de STSI Boccard entendaient donc attitrer, une fois de plus, l’attention des autorités sur leur situation, marquée notamment par trois mois de salaires impayés. «Depuis quatre ans, la société ne reverse plus nos cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Nous avons, à plusieurs reprises, attiré l’attention de l’inspecteur du travail et des autorités locales. Mais toutes les interventions n’ont malheureusement pas permis de régler la situation», a déploré un employé désabusé.
Ce point avait, d’ailleurs, été à l’origine d’une grève en 2014, à ’issue de laquelle une soixante d’employés ont été licenciés. Désormais, il est question de contraindre l’employeur à annuler les licenciements prononcés, conformément à la décision de l’inspecteur du travail. «Il avait été demandé la réintégration de nos collègues licenciés et nous demandons instamment à la directrice des ressources humaines d’appliquer la décision de l’inspecteur. Si cela n’est pas fait dans les tout prochains jours, elle va en assumer les conséquences», ont menacé les membres du collectif. D’ores et déjà, le tribunal a été saisi. «Le tribunal avait déjà bloqué les comptes de Boccard par la demande d’une autre société et a ordonné à Boccard, par la suite, de nous payer», a témoigné un employé. «Mais la société ne s’est toujours pas exécutée. Les comptes, qui contenaient près d’un milliard de francs, sont aujourd’hui vides alors même que l’avocat de la société demandait à la justice de lever la saisie afin que les salaires soient payés», a-t-il ajouté.
Le collectif des employés a, par ailleurs, marqué son étonnement sur le flou autour de la vente de l’ensemble des actifs de l’entreprise «Une enquête a été diligentée à ce sujet par les autorités judiciaires qui ont saisi le matériel informatique de la société. Où sont les résultats de cette enquête ? La société est aujourd’hui quasiment vidée de tous ses engins. Personne ne nous dit rien sur cette situation», déplorent les employés, qui ont réitéré leur menace : «Si cette fin de mois (février, ndlr) rien n’est fait pour nous verser ce qui nous revient de droit, nous n’hésiterons pas à prendre nos responsabilités». Doit-on s’attendre au pire au terme de cet ultimatum ? Très certainement… Et ce n’est certainement pas le directeur général de STSI Boccard qui lèvera le petit doigt, lui qui est porté disparu à ce jour.