Ayant animé une causerie, le week-end dernier, à Sotega, l’ancien Premier ministre a plaidé pour l’ouverture d’une période transitoire pour sortir le pays de la «crise actuelle».
Quelques mois après sa démission du Parti démocratique gabonais (PDG), l’ancien Premier ministre est désormais en quête de «stratégies pour éviter le chaos au pays». S’il ne s’est jusque-là pas prononcé pour un quelconque candidat à la présidentielle, il reste constant dans les solutions qu’il propose à la classe politique nationale.
Se disant plus proche de la tombe que du berceau, Jean-François Ntoutoume-Emane est revenu, le week-end écoulé à Sotega dans le 2è arrondissement de Libreville, sur l’idée d’une transition à la tête de l’Etat. «Il faut que nous passions par une transition avant qu’il n’y ait des morts», a-t-il martelé, se référant aux exemples du Burkina Faso et, plus proche du Gabon, de la République Centrafricaine pour montrer jusqu’où mènent les incompréhensions et égos démesurés. Pour lui, la majorité au pouvoir ne peut nullement organiser une élection crédible et démocratique. Au-delà, il soupçonne «un passage en force de l’actuel chef de l’Etat».
L’ancien maire de Libreville estime que le président de la République refuse le dialogue inclusif, réclamé également par certains membres du PDG regroupés au sein d’Héritage et Modernité. Concrètement, il se prononce pour une refonte de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) avant l’organisation de l’élection présidentielle. A ses yeux, ce serait une erreur d’aller à la présidentielle dans de telles conditions. Une pierre dans le jardin de certains leaders de l’opposition qui aimeraient aller à l’élection en l’état actuel, voire coûte que coûte.
Jean-François Ntoutoume-Emane a exhorté les leaders de l’opposition à taire leurs égos, à opérer une prise de conscience collective, à se fédérer pour parvenir à «la libération du pays». Fidèle à son propos du 2 octobre dernier, il a, de nouveau, fustigé «les détournements massifs», la mal-gouvernance ainsi que la situation économique du pays.