Après sa tournée au Mali et au Burkina-Faso du 18 au 20 février dernier, on s’attendait à voir le Premier ministre français en ce mois de février dans la capitale gabonaise pour une visite à très forte connotation économique, mais la présidence de la République et le gouvernement gabonais ne communiquent pas sur cette visite. Ce qui laisse croire que les propos de Manuel Valls sur la sincérité de l’élection présidentielle d’août 2009 sont encore très vivaces, et que la visite du
Depuis plusieurs mois, la visite du Premier ministre français était annoncée au Gabon pour le mois de février 2016. Elle devait porter sur la dynamisation des relations économiques entre les deux pays. Manuel Valls devait, à cette occasion, être accompagné de plusieurs chefs d’entreprises pour donner une nouvelle impulsion aux relations économiques entre Paris et Libreville.
La visite en question avait été confirmée, puis reconfirmée, selon la presse présidentielle gabonaise, lors de l’entretien qu’avaient eu Ali Bongo et Manuel Valls fin-Janvier dernier à Zurich, en marge du Forum de Davos en Suisse. L’on constate que, pendant que Manuel Valls se trouvait en Afrique de l’Ouest, le chef de l’Etat gabonais, lui, se rendait en Egypte pour une visite officielle et de travail, et pour prendre part à un sommet économique à Charm el Cheik, aux côtés de quatre autre chefs d’Etat, dont l’Egyptien Al-Sissi (bien sûr), le Soudanais Omar el Béchir et l’Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
L’opinion avait cru qu’après la visite à caractère militaire qu’il effectuait à Bamako surtout et à Ouagadougou, Manuel Valls poursuivrait cette tournée par le Gabon. De coup, des questions fusent. Des réactions aussi. Un diplomate occidental affirme que Manuel Valls ne viendra au Gabon qu’à la fin du mois de juin. D’autres sources avancent que le gouvernement français enverra plutôt Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, entouré d’hommes d’affaires français.
Sur ce sujet, ni la présidence de la République, ni le gouvernement gabonais ne communiquent. Les déclarations du Premier ministre français, lors de l’émission «On n’est pas couché» sur France 2, le 16 janvier dernier, avaient créé une brouille diplomatique entre les deux pays, et l’ambassadeur du Gabon à Paris avait été rappelé pour consultation, tandis que celui de la France au Gabon avait été convoqué au ministère gabonais des Affaires étrangères. Le Quai d’Orsay avait par la suite exprimé des regrets pour «éteindre le feu»…
Une chose est sûre : le Premier ministre français n’est plus attendu ce mois-ci au Gabon, le calendrier du chef de l’Etat gabonais prévoit, en effet, dès le jeudi 25 février, donc dans deux jours, notamment un Conseil des ministres spécial à Port-Gentil et la visite des chantiers liés à la Can 2017, ainsi que l’évaluation de la construction des logements sociaux effectuée par la Société nationale immobilière (SNI). Ali Bongo devrait également séjourner dans l’Ogooué-Maritime pendant trois jours.