Locomotive de la majorité, le Parti démocratique gabonais (PDG) semble bien esseulé quand il s’agit de défendre le bilan du mandat finissant.
Le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) est, depuis quelques semaines, sur le terrain. Il y présente une sorte de bilan de l’action d’Ali Bongo à la tête du pays. A quelques mois de la prochaine présidentielle, Faustin Boukoubi entend aussi sensibiliser les militants de sa formation politique en vue de les préparer à «affronter dans la sérénité» cette échéance.
N’empêche, le PDG se veut la locomotive de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence. Sur le terrain, il semble pourtant bien seul. Où sont donc passées ses alliés ? Que sont-ils devenus ? Si on a quelque fois vu le Centre des libéraux réformateurs (CLR) aller au charbon, le Rassemblement pour le Gabon (RPG) s’est plutôt illustré par des coups de gueule et déclarations à la limite du casus belli. Lors de sa dernière sortie, Paul Mba Abessole s’est voulu critique. «L’année 2016 doit être pour nous, celle de notre libération humaine, intellectuelle et celle du choix d’un vrai système démocratique pour notre pays», avait-il lancé.
Que se passe-t-il finalement au sein de la majorité au pouvoir ? Dans les chaumières, il se susurre que certains ont choisi de «ne pas se mouiller, au risque de devoir être comptables du régime actuel». Surtout que «des espoirs ont été déçus». Et pour cause : après la signature de la charte de la majorité, de nombreux leaders de partis alliés au PDG espéraient une reconnaissance. Or, à l’épreuve des faits, ils estiment que le PDG et ses leaders «n’ont pas de considération pour les autres» et qu’ils «agissent sans (les) consulter». Des modes de faire qui semblent déplaire à «ceux-là qui espéraient que leurs voix soient prises en compte dans les choix et stratégies de gouvernance du pays».
Le PDG est donc réduit à se battre seul voire à affronter ses amis d’hier. «L’année 2016 doit surtout être celle au cours de laquelle nous devons changer notre système politique complètement anachronique. Nous le trouvons sénile, incapable d’innover en quoi que ce soit. Il ne peut pas présentement gérer nos intelligences : au lieu de nous élever, il nous abrutit dans les bistrots et les motels. C’est dire que la démocratie, chez nous, est un mot sans contenu», avait encore asséné le président du RPG.
A l’évidence, la bataille pour la prochaine présidentielle sera rude. Car, les attaques multiformes se multiplient contre Ali Bongo, son gouvernement et le PDG. Pendant ce temps, leurs alliés se murent dans un silence assourdissant.