Revendiqué par l’opposition et la société civile depuis quelques années, le dialogue national devrait avoir lieu dans quelques mois, mais des blocages subsistent.
En convoquant une assemblée plénière extraordinaire le 18 février dernier, le président de la République avait semblé espérer une adhésion totale de la part des partis politiques sur ses orientations par rapport à l’organisation d’un dialogue national devant aboutir à «un Pacte républicain définissant comment vivre le mieux possible ensemble». Alors que certains, au cours des discussions, ont relevé le peu d’intérêt exprimé pour le Conseil national de la démocratie (CND) par le président de la République, qui a préféré mandater le ministre des Relations avec les institutions constitutionnelles pour délivrer son message, cette adresse a moyennement plu, en raison de son ton directif, consistant à imposer une vision à l’ensemble des parties. Si les échanges, qui se sont achevés le 22 février dernier, n’ont pas manqué de déchaîner les passions, notamment du côté de l’opposition où nombre de formations politiques refusent toujours de reconnaître le CND comme seule plateforme habilitée à accueillir ce dialogue national, l’adresse du président de la République a tout de même suscité un certain intérêt de la part des membres du CND, qui y ont relevé quatre points essentiels.
Selon le président du CND, la communication du président de la République disait «oui à la tenue d’un dialogue national ; oui à un dialogue national non seulement politique mais global (…) En un mot, élargi à tous les Gabonais». Au terme de l’assemblée plénière extraordinaire, Séraphin Ndaot Rembogo a répondu que «ce dialogue aura lieu en son temps, mais dans l’instance appropriée qu’est le CND, lieu de pouvoir, de rencontre et d’échange». «Nous devons prendre le temps de préparer ce dialogue», a-t-il, toutefois, indiqué.
En effet, plusieurs points bloquent, notamment au sujet de l’intégration de la société civile lors de ce dialogue. Mal perçue, les conseillers ont voté contre, alors que d’autres points ont été renvoyés en commissions pour évaluation. Au sujet de la réduction du montant des cautions aux élections politiques, les conseillers ont également voté contre. Le projet prévoyait de ramener à 5 millions de francs la caution pour l’élection présidentielle au lieu des 20 millions initialement prévus. Pour les législatives et sénatoriales, 350 000 francs au lieu de 500 000 ; 250 000 francs pour les locales au lieu de 350 000 francs.