Ces soutiens de la première heure de Jean Ping ont officiellement annoncé leur démission de l’Union nationale (UN), le week-end écoulé.
S’ils considèrent qu’ils ont «contribué individuellement et collectivement à faire de l’Union nationale le grand parti qu’il est devenu», tout en faisant bouger les choses au sein de l’opposition en persuadant des personnalités telles que Jean Ping ou Jacques Adiahénot de faire leur entrée dans l’arène politique contre la majorité au pouvoir, Les souverainistes ont longtemps hésité à officialiser leur divorce d’avec ce parti de l’opposition. Depuis le 5 mars dernier, c’est chose faite, alors que depuis plus de trois ans, ils n’avaient plus pris part aux activités de ce parti. Motif : de supposées divergences d’approche.
Pourtant, ils l’assurent, à la naissance de l’UN, «la pensée unique était clairement inenvisageable compte tenu du caractère des personnalités qui la composaient, et le parti acceptait d’avoir en son sein des courants». A quelques semaines du premier congrès de ce parti, ce qui aurait pu apparaître comme un coup dur est, en réalité, loin d’en être un. «L’agenda lié au congrès de l’UN ne nous parle pas», a déclaré Michel Ongoundou Loundah, avant de s’interroger : «Comment allons-nous prendre part à un événement dont nous ignorons l’organisation, d’autant que nous ne nous y intéressons pas ?» Soit ! N’ont-ils pas réclamé ce congrès à cor et à cri ? «Ce n’est pas la guerre non plus avec l’Union nationale !», a tenté de rassurer Francis Aubame, selon qui les militants de leur ancien parti resteront des «amis dans l’opposition». «Il se trouve que nous exprimons simplement le fait que notre méthode de travail est différente de la leur», a-t-il justifié, ajoutant : «Il s’agit d’un divorce à l’amiable, et le bébé opposition sera gardé par ses deux parents.»
Ayant porté leur choix sur Jean Ping pour la présidentielle à venir, Les Souverainistes ne se sont pas gardés d’appeler implicitement d’autres responsables et militants à quitter la barque, à l’instar de l’invite faite à Jean Eyeghe Ndong. «La saignée devrait se poursuivre», ont-ils prédit, quand des observateurs parlent d’«un non-événement». Ce d’autant plus, indiquent-ils, qu’il y a belle lurette qu’ils ne participaient plus aux activités de la formation politique dont ils divorcent et qu’un bon nombre d’entre eux n’en ont jamais été effectivement militants, à l’instar de Raïssa Louma ou de Pauline Nyngone. Par contre, l’absence de John Nambo et Radegonde Djenno de la liste des démissionnaires suscite quelques interrogations.
A moins de sept mois de la date constitutionnelle de la présidentielle, ce départ risque de sonner faux dans l’unité voulue par des leaders de l’opposition. Si plusieurs démissionnaires avaient cessé de fréquenter l’UN, leur départ ne peut être que du pain béni pour la majorité, qui ne se privera pas d’en faire un fonds de commerce. Pour l’heure, Les Souverainistes ont dit proposer, dans les jours qui viennent, «une nouvelle offre politique».